
Omer Klein et son trio font voyager le Centre Rachi au Festival Jazz’N’Klezmer
Alors que vient de paraître son album Personnal Belongings (Warner) et qu’il entame une grande tournée, le pianiste jazz israélien Omer Klein était sur la scène du Centre Rachi avec Haggai Cohen-Milo à la basse et Amir Bresler à la batterie pour un concert qui était une invitation au voyage aux mille couleurs. Du grand jazz, habité par de multiples influences dans le cadre d’une excellente cuvée de Jazz’n Klezmer
Marinière et veste chic, sens de l’humour et du bon mot, Omer Klein commente en anglais les titres que son trio joue avec intimité et concentration. Si l’album nous avait déjà bluffés, le parcourir avec ces trois extraordinaires musiciens si complices nous a permis d’entrer aux coeurs d’influences multiples parfaitement intégrées par la sensibilité et la dextérité du pianiste.
Mélodies des origines
On commence par un “nigun” quasi mystique qui nous ferait balancer le dos comme à la synagogue, avant de prendre décidément le large avec “Kavana”. Le public est attentif, concentré. On entre dans des rythmes plus orientaux et ensoleillés issus des origines tunisiennes du pianiste avec la hava naguila citée dans “Baghdad blues”.
L’art de la synthèse
Après un emballement mesuré du rythme et une petite envie de danser avec “Shake it”, place à l’acidulé avec une chanson produite- comme le reste de l’album- au coeur du confinement : “Quarantined with you”. Aussi bien quand il se la joue rétro-lover-bar d’hôtel que quand il propose des mélodies folkloriques profondes, Omer Klein marque par sa manière de mêler les styles et de les passer au prisme de son doigté pour créer ou recréer des morceaux “classiques”. C’est irréfutable et c’est vibrant.
Alors que le concert dure généreusement près de deux heures avec le bis, le résultat est d’une maîtrise bluffante, d’autant plus que tant de plaisir est partagé…
Jazz’N’Klezmer continue jusqu’au 18 novembre, avec notamment un clôture joyeuse avec le Amsterdam Klezmer Band.
visuels (c) YH