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[Festival d’Avignon] « Interzone extended » : Serge Teyssot-Gay et Khaled Aljaramani voyagent en sublime

[Festival d’Avignon] « Interzone extended » : Serge Teyssot-Gay et Khaled Aljaramani voyagent en sublime

23 July 2014 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Cinq chants, cinq soirées uniques qui viennent, chaque soir poser cette question : “l’Andalousie fut-elle là ou là-bas? Sur terre ou dans le poème ?

[rating=5]

Hier soir, le cloître des Célestins balayé par un vent en transe à reçu les notes du projet Interzon Extended, merveille emmenée par Serge Teyssot-Gay et Khaled Aljaramani

Au commencement il y a en 2012 un duo entre les deux guitaristes, nommé Interzone, élargi depuis peu en sextet de haut vol. Le jazz rencontre ici la poésie puissamment slamée du libanais Marc Nammour. Comme à l’origine, ils commencent à deux, dans une nappe qui signe la ligne directrice de la soirée : orient versus occident, guitare électrique face au oud. C’est beau, c’est peut-être idiot de l’écrire comme cela, mais atteindre une telle plénitude de l’âme doit être dit simplement. C’est d’autant plus beau qu’avant l’entrée en scène de Nammour, Aljaramani chante un poème qui commence ainsi :

“Dis à mes compagnons s’ils m’ont vu mort et ont pleuré de tristesse que je ne suis pas mort,  je me suis envolé, et la cage est restée vide.”

Le duo devenu trio va s’agrandir, accueillir le percussionniste (zarb et daf) Keyvan Chemirani, maître en la matière, puis progressivement entreront la star du jazz actuel Médéric Collignon, homme orchestre officiellement joueur de bugle et de trompette, il y a aussi madame Carol Robinson aux clarinettes.

On est face à la rencontre des meilleurs, qui prouvent que la paix entre les peuples est peut-être ici. Les textes dits par Marc Nammour mais aussi par Khaled Aljaramani, ne sont jamais manichéens, jamais simplistes non plus. Ils parlent d’amours perdus, de terres lointaines, de silence face aux massacres en Syrie, sans jamais dire le nom d’aucun pays d’ailleurs.

Les titres se font immenses, et rappelleront les rifs rock des vieux Led Zep qui auraient fait un tour en Perse.

C’etait un one shot, un temps suspendu, loin du théâtre de texte. Ce soir Kamilya Jubran jouera et dira les poèmes de Salman Masalha.


Interzone "extended" par hangar23

Retrouvez le dossier Festival d’Avignon 2014 de la rédaction

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