Musique
Fantomes est une Fête

Fantomes est une Fête

19 November 2021 | PAR Pierre Pouj

Mieux vaut tard que jamais ! Fantomes  (oui sans circonflexe !) a organisé la release party de son premier album It’s OK, sorti en février, hier soir à la Maroquinerie, avec, en prime, deux premières parties ! Et on y était !

 

Enfin, enfin ! Après des mois d’attentes (sacré Covid) nous voilà enfin devant les Fantomes qui présente leur première sortie, It’s OK, datant de la toute fin février. Dans un 10 pistes d’un peu plus de 30 minutes, le duo français nous délivre un disque à différentes facettes. Parfois un petit accent pop, parfois hard rock, parfois garage, grunge voire même punk, bref si l’on aime la musique à guitares saturées, on y trouvera son compte. Ça part un peu dans tous les sens, sans forcément virer vers un rendu brouillon. Mais, à la limite, c’est ce qui fait le charme de cet album. Sans s’enfoncer dans un style, une couleur, on retrouve un peu d’éclectisme. Et c’est plutôt rafraîchissant. Les thèmes paraissent un tantinet joyeux, contrecarrés par des textes plus mélancoliques, pas de doute, on est sur du surf rock bien comme on les aime! Sans forcément toucher les étoiles, cet album est une première réussie pour notre duo du soir !

En ouvrant les portes battantes donnant sur la salle, on tombe sur un homme seul, non par sur scène, mais dans la fosse. Du haut de son charisme et de sa magnifique moustache, Arthur J. Reptilian ouvre le bal tôt ce soir. En solitaire, lançant ses courtes instrus sur son Mac, à la Sleaford Mods ou John Maus, il habite la scène, et la fosse, donc. De sa voix grave, parfois agrémentée de différents effets, il débite ses paroles en anglais. D’un ton post punk, alternant entre le dur et froid, pour toucher des couleurs plus joyeuses à la Her’s, sa présence scénique est impressionnante. Ses chansons s’enchaînent, lui-même prenant à peine le temps de récupérer son souffle ou de s’hydrater, créant un set en furie, à la chaîne, tinté de frénésie. Une entrée en matière qui donne le ton du reste de la soirée, énervée.

Nous sommes à une release party, et qui dit release party dit non pas une, mais deux premières parties ! Après le set furieux de notre artiste d’outre-Manche, voici Lothar. Cerné par ses synthés, et son ordinateur, le français démarre son set. Dans un style plus noir, qualifiant lui-même une de ses chansons de “dark chill”, notre protagoniste dénote du reste du line up. En effet, son univers est construit autour de synthés, de grosses basses, d’une batterie électronique immense. Il touche plus à l’électro, la techno, avec quelques influences post punk, relayant ainsi la guitare sur un plan plus secondaire. Dans un univers vraiment noir, Lothar chante en français d’une manière désabusée, presque en retrait, entrecoupant ses interventions par des solos synthétiques. De sa voix modifiée, ses textes collent parfaitement à l’univers, sa prestation, malgré quelques petits soucis techniques, est éclatante de noirceur. A écouter plus en profondeur.

“On vous a dit qu’c’était notre fête ce soir ?”. Hier soir ça l’était. Notre batteur/chanteur du soir, ouvrant la plupart de ses interventions par cette question, nous montre qu’en plus de manier les baguettes à la perfection tout en chantant juste, le bonhomme possède un certain sens de la scène. Son partenaire guitariste et parfois chanteur mettra un petit peu plus de temps avant de ne plus regarder ses pieds, mais qu’importe. Au bout de quelques chansons, l’univers du groupe, son énergie, finira par conquérir la foule, et la fosse. Et cette fois-ci, pas de multiple facettes, oulah non ! Nous voici dans du rock pur et dur. C’est brut, ça accroche, ça attaque, et ça fait surtout du bien. Aidés par le guitariste chanteur de PAALMA ou un de leurs meilleurs amis sur certains titres, le concert est une fête. Pour célébrer le retour des guitares saturées, des crash, des changements de rythmes, des pogos, on ne pouvait rêver mieux. Vraiment, Fantômes est une sacrée histoire à vivre, d’un côté ou l’autre de la scène sans doute. Félicitations au duo, en espérant les revoir bientôt.

Crédit Photo : Cover de Fantomes – It’s OK

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Pierre Pouj

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