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“Phoenix” offre une prestation de haut vol

“Phoenix” offre une prestation de haut vol

11 June 2022 | PAR Lucine Bastard-Rosset

Une renaissance est un moment de pur bonheur, cet instant où tout semblait perdu mais où tout perdure. Hier soir, le groupe Phoenix a su offrir à son public une prestation qu’il n’oubliera pas de sitôt aux Nuits de Fourvière. Un concert émouvant et surprenant !

Un groupe dansant

Le groupe électro et pop rock français Phoenix présente une prestation des plus réussie ce vendredi 10 juin. Composé de cinq musiciens – deux guitaristes, un bassiste, un batteur, un pianiste – et d’un chanteur, Thomas Mars, ce groupe originaire de Versailles ne tient pas sa renommée internationale pour rien. Ensemble, ils forment un groupe à l’énergie communicative qui fonctionne à l’unisson. 

Tous dansent, se regardent, s’échangent des clins d’œil dans la bonne humeur. Le batteur se lève pour jouer, accompagné de guitaristes qui n’hésitent pas à se donner en spectacle, alternant mouvements de pieds et regards vers le public. Quant au chanteur Thomas Mars, il traverse la scène, dépose son genou au sol, danse au rythme de la musique. 

Des projections sur le mur du fond soulignent cette prestation : des images un peu “kitch” s’alternent à des images figurant notre vaste galaxie. Les lumières psychédéliques créent des effets visuels et hypnotiques qui éblouissent et transportent : variations de couleurs, fumée, stroboscopes, flashs luminescents.

Une mythologie actualisée

Le phoenix renaît de ses cendres… Cet oiseau est assimilé au feu et à la destruction mais aussi à la naissance et à la vie. Il fait le lien entre microcosme et macrocosme en bravant la mort : sa chair n’est plus mais il revient. Lié au culte du soleil, son plumage est constitué de maintes couleurs (rouge, bleu, or). Le terme grec phoînix dont il est issu fait référence autant à l’oiseau qu’au rouge, cette couleur du feu et du sang, qui est aussi la couleur de l’amour et de la passion. Tant de complexité et de contradictions en un même petit mot. 

Le groupe Phoenix a su rendre vie à tous ces éléments tirés de la mythologie. Dès la seconde chanson, la scène s’est drapée d’un rouge profond, accompagné d’une longue traînée de fumée – celle laissée par l’oiseau après son passage ? La chaleur monte, le feu se mélange à l’ardeur des musiciens, les éclairs tombent, la foudre frappe et se répand. Les couleurs vives de l’arc en ciel prennent possession de l’espace, le soleil se déploie en arrière plan sur la chanson “If I ever feel better”. 

Un intermède musical transcendant

A la suite d’une dizaine de chansons, la scène est plongée dans le noir. Sur le mur du fond apparaît un homme allongé sur une serviette au milieu de l’herbe verte. La caméra monte, s’élève dans le ciel : les mètres défilent, une vue aérienne se déploie passant en quelques minutes de 0 mètre à 100,000 light years. Tandis que les musiciens interprètent “Love like sunset”, un long morceau qui laisse la place aux instruments, à la musicalité même, le macrocosme se répand.

Puis, une redescente directe s’opère et un voyage inverse commence, au plus profond du microcosme. Cette fois-ci, le spectateur est amené à découvrir le corps humain et ses cellules. Un voyage d’une grande intensité, sublimé par la musique.

Un public pris à partie 

Durant tout le concert, Thomas Mars prend le public à partie, le faisant chanter, lui demandant de se lever et de danser. Une connexion s’installe, renforcée au moment où il sort une étrange paire de jumelles qui filme et projette les spectateurs en direct : un outil intriguant et fort original auquel personne ne s’attend. 

Au moment des rappels, c’est un magnifique duo, émouvant et doux, que proposent Thomas Mars et le guitariste Christian Mazzalai. Dans les gradins, des lumières s’allument peu à peu, donnant naissance à un ciel étoilé. A la suite de ce morceau, le chanteur se rend sur une ultime musique dans le public, traversant la fosse et les gradins, le remerciant d’être présent. A sa descente, ce sont des mains qui l’accueillent et le portent, juste avant qu’il ne slame pour rejoindre la scène. 

 

Phoenix a su offrir à son public un concert de haut vol hier soir aux Nuits de Fourvière !

Visuels : ©Lucine Bastard-Rosset

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Lucine Bastard-Rosset
Après avoir étudié et pratiqué la danse et le théâtre au lycée, Lucine a réalisé une licence de cinéma à la Sorbonne. Elle s'est tournée vers le journalisme culturel en début d'année 2022. Elle écrit à la fois sur le théâtre, la musique, le cinéma, la danse et les expositions. Contact : [email protected] Actuellement, Lucine réalise un service civique auprès de la compagnie de danse KeatBeck à Paris. Son objectif : transmettre l'art à un public large et varié.

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