Classique
L’envoûtant Maurizio Pollini à la Philharmonie

L’envoûtant Maurizio Pollini à la Philharmonie

28 February 2019 | PAR Lou Baudillon

Mardi 26 février, Maurizio Pollini, figure majeure du piano depuis près de cinquante ans, a gratifié le public de la Philharmonie de Paris d’un récital divisé en deux parties, la première consacrée à Chopin et la seconde à Debussy. Envoûtant.  

À 75 ans, le pianiste italien Maurizio Pollini est toujours le virtuose qu’il était dans ses jeunes années milanaises. Le piano est toute sa vie et encore une fois il nous partage cette passion qui l’anime. Dès les premières notes, on se laisse aller à la rêverie sur deux Noctures de Frédéric Chopin que Pollini joue à faire trembler les touches par une facilité déconcertante. S’en suivent une Polonaise et une Berceuse, qui expriment l’une après l’autre, toutes les variations émotives de Chopin. Des souffles obscurs et tragiques où se croisent des fantômes aux élans de sonorités arrondies et épurées. Cette première partie de concert se termine sur un Scherzo fiévreux et hypnotique pour lequel le corps jusque là si calme de Maurizio Pollini semble d’un coup prit d’une tension qui confère à son mouvement toute son habilité.  

C’est ensuite quelques Préludes (Livre 1) que Claude Debussy a composé entre 1907 et 1910, qui sont présentées. Ces créations, comparables à de petits poèmes en prose, mêlent les genres et s’écoutent dans une exploration, chacune invitant à se plonger dans un nouvel univers. Parfois un peu mécaniquement, on passe du fantasmagorique au mélancolique, du doux au dramatique, de l’enjoué à l’incandescent… Les Préludes se suivent et ne se ressemblent pas, chacun des gestes de Maurizio Pollini, les yeux levés aux ciels, leurs confèrent une force d’émotion impeccable. On se surprend ainsi à se laisser partir, corps et âme, dans l’imagination avant d’être rappelé à l’ordre par deux morceaux dynamiques et enivrés où le pianiste, comme possédé par la musique, se donne à nous une dernière fois.    

 

 

Visuel : ©LB   

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Lou Baudillon

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