
Barbara, vives archives
L’association Barbara Perlimpinpin vient de faire don aux archives de la Bibliothèque nationale de France d’une importante collection de documents consacrés à la vie et à l’œuvre de la chanteuse magnétique disparue en 1997.
Non, la chanteuse Barbara n’a pas encore dévoilé tous ses mystères.
Comme le souligne Bernard Serf, le neveu et représentant des ayant-droit de la célèbre chanteuse, dans un entretien accordé à France Culture : « C’est comme le répertoire classique, l’œuvre de Barbara, ça existe parce que c’est vivant.» Vivante, la Dame en Noir l’est plus que jamais, grâce au généreux don que l’association Barbara Perlimpinpin vient de faire à la Bibliothèque nationale de France, un lieu « pérenne , par définition » pour Bernard Serf.
Le communiqué de France info précise qu’on y trouve les dispositifs scéniques de certains des concerts de Barbara, qui décrivent la configuration de l’éclairage ou la disposition des pianos lors de ses concerts. Des aspects qui étaient loin de constituer des détails pour celle qui avait une exigence démesurée, comme elle en témoignait elle-même dans ses « mémoires interrompus » publiés à titre posthume : Il était un piano noir(…). La chanteuse y évoquait en particulier le tabouret qui devait être systématiquement réglé à soixante-et-un centimètres, ainsi que ses violentes colères quand la disposition du piano ne lui convenait pas.
Fenêtre sur le processus créatif de Barbara, ces archives se composent aussi des brouillons annotés et autres partitions imprimées, témoins de la genèse si particulière de ses chansons, caractérisée par la naissance en symbiose de la parole et de la musique, dans un embrassement complémentaire et spontané.
Plusieurs documents témoignent également de projets en duo avec des artistes et amis chers à son cœur : Jacques Brel avec qui elle a joué dans le film Franz, sorti en 1972, ou encore Gérard Depardieu, à qui elle proposa d’interpréter avec elle le spectacle Lily Passion en 1986.
200 photographies de ses spectacles comme de sa vie personnelle à Précy-sur-Marne viennent compléter cette collection si dense. Où apparaissent aussi ses engagements, Barbara ayant accordé beaucoup de son temps, loin des caméras, à deux causes qui lui étaient chères : celle des malades du SIDA, d’une part, et celle des prisonniers, de l’autre.
À l’image de la femme et de l’artiste qu’était Barbara, cette collection bouillonnante et synesthésique ne choisit pas entre le public et le privé, l’énergie et la fragilité, les mots et les notes. Mais offre tout en bouquet, avec verve et générosité, violence et amour.
Elle fut longue la route
Mais elle l’a faite la route
Celle-là qui menait jusqu’à nous.