Musique
Cécile Girard, “Violoncelle sur canapé” : Tour d’horizon musical en Violoncellie

Cécile Girard, “Violoncelle sur canapé” : Tour d’horizon musical en Violoncellie

13 February 2014 | PAR Céline Duverne

Chaque mardi jusqu’au 6 mai prochain, Cécile Girard embarque les spectateurs du Ciné XIII Théâtre dans un périple musical à dos de violoncelle, escortée par le guitariste David Doucerain. Les suites envoûtantes de Bach côtoient les rythmes endiablés du rock des seventies dans un spectacle pétillant et audacieux, placé sous le signe de l’éclectisme.

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violoncelle

La soirée débute dans le plus rigoureux classicisme : l’artiste ouvre le bal avec l’incontournable Prélude de la 1ère suite de Jean-Sébastien Bach… mais l’irruption de la guitare dans cette atmosphère tamisée vient donner le ton d’une soirée haute en couleur, fertile en alliances inédites. Tout le charme de ce voyage réside dans la variété du répertoire exploré : suivant le fil de sa pensée, Cécile Girard nous entraîne sans transition de la Gavotte de la 5ème suite à une ballade irlandaise, d’une valse swing signée Tony Murena, L’indifférence, à La Java de La Varenne de Jean-Roger Caussimon. De brèves anecdotes introductives – réelles ou fictives – jalonnent chaque étape de ce parcours et instaurent une connivence avec le public.

Excédant la simple logique de la juxtaposition, l’artiste entend faire émerger des résonances insoupçonnées. Non contente de dépoussiérer le répertoire classique, elle passe au prisme de la musique savante les plus grands tubes du rock ‘n’ roll : le violoncelle se prête à l’interprétation d’Antisocial de Trust, Should I stay or should I go des Clash ou encore First of fifth de Genesis. Dans un horizon transgénérique, la littérature se fait la part belle : au côté de chansons à textes, Le Funambule de Jean Genet donne lieu à des variations très expressives.

Humour et facétie sont bien sûr au rendez-vous de ce voyage fantaisiste : c’est munie de gants en caoutchouc que l’artiste entonne La dame pipi d’Eric Toulis, suivie des non moins cocasses Stances à un cambrioleur de Brassens. Les ressorts grippés d’un canapé convertible rejoignent enfin le Panthéon des instruments de musique le temps d’un duo insolite : Violoncelle sur canapé.

Pas de doute, Cécile Girard et David Doucerain n’ont pas froid aux yeux. Parce que tout spectacle est d’abord une performance, la prise de risques est partie prenante de la création artistique : quelques membres du public se voient confier le soin de sélectionner au hasard un mot dans un dictionnaire, qui fournit le thème d’une improvisation.

Concert et one man show, ce spectacle hybride séduit par l’éclectisme de son répertoire, dans une atmosphère conviviale et vivifiante ; le plaisir du partage musical anime deux artistes reliés par une grande complicité communicative. On regrettera simplement l’absence de fil conducteur dans la succession des morceaux, dont l’agencement n’obéit pas toujours à une logique clairement identifiable. L’artiste semble avoir voulu présenter, pèle-mêle, quelques-unes de ses plus belles expériences musicales sans souci de restituer une cohérence d’ensemble. Par ailleurs, l’exploitation de l’espace scénique demeure assez minimale. Ces quelques bémols n’entachent cependant pas le plaisir du spectateur, qui ressort revigoré de ce bel hommage à la sœur cadette de la contrebasse.

Visuels : © dossier de presse officiel.

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