Musique

Abécédaire musical : M et N

11 July 2008 | PAR La Rédaction

Aujourd’hui, M comme Miami Bass et Mathcore, et N comme No Wave et Nu Rave.

2 Live Crew, chantres de la Miami Bass

M comme Miami Bass

Sale, luxurieuse, scatologique, la Miami Bass est une composante majeure de la « booty music », une terminologie qui fait directement référence au postérieur féminin. Dans cette enclave du mauvais goût, « Bass Rock Express », le morceau séminal du genre, est souvent perçu comme la relecture floridienne gonflée aux stéroïdes du « Trans-Europe Express » de Kraftwerk. Musicalement proche de la techno de Detroit et du hip-hop, la Miami Bass a donné naissance dans les années 90 à un sous-genre encore plus extrême : la boom’ n’ bass, un exercice de style consistant à vous éclater le diaphragme en produisant des ultrasons lors de compétitions de tuning et autres lowriders.

Albums essentiels :

2 Live Crew – 2 Live Is What We Are (1986)
MC ADE – Just Somethin’ To Do (1987)
Divers – Biggest Bass Hits From The Bottom (1996)

2 Live Crew – Me So Horny

M comme Mathcore

Finies les mélodies, vive la musique de rythmes. Depuis quelques années, les riffs mathématiques envahissent les milieux extrêmes. La formule est simple : tordre le temps dans tout les sens jusqu’à la migraine, puis envahir le tout de notes discordantes. Résultat, on obtient des chansons dérangeantes, déviantes, glaciales. Les fers de lance de ce mouvement sont sans conteste les suédois de Meshuggah. Ce sont eux qui sont allés le plus loin dans l’univers en déshumanisant partiellement leur musique. Depuis, ils ont été rejoints parune vagues de groupes tout aussi inspirés (Textures, Dillinger Escape Plan, …), tant et si bien que le style s’insinue dans le rock plus « traditionnel », chez les new-yorkais de Battles par exemple.

Albums essentiels :

Meshuggah – Nothing (2002)
Textures – Polars (2003)
The Dillinger Escape Plan – Miss Machine (2004)

Meshuggah – New Millenium Cyanide Christ


N comme No Wave

Née dans le Lower East Side new-yorkais à la fin des années 70, la no wave doit beaucoup à Brian Eno. En 1978, sa compilation « No New York » est une cartographie de tout ce que le sud de Manhattan compte de freaks dissonants, fascinés autant par le cabaret (Voltaire) que par le jazz ou le funk. De James Chance, le saxophoniste en zoot suit maître des Contortions à Lydia Lunch, la prêtresse gothique, la no wave – comme son nom l’indique – rejette les codes du punk et de la new wave pour inventer les siens. Preuve de la volatilité du mouvement, un groupe comme ESG, l’un des premiers à oser la collision punk/funk, est souvent considéré comme un groupe no wave. Aujourd’hui, son legs est encore important, et les Liars, pour ne citer qu’eux, n’hésitent pas à la citer comme inspiration majeure.

Albums essentiels :

Divers – No New York (1978)
James Chance & The Contortions – Buy (1979)
Teenage Jesus & The Jerks – Everyhting (2005)

James Chance & The Contortions – I Can’t Stand Myself

N comme Nu Rave

La nu rave est née sur un malentendu. En 2006, interviewé par un journaliste du NME qui lui demande si son groupe est new wave, le leader des Klaxons Jamie Reynolds suggère de remplacer le « w » par un « r ». Dans la foulée, une génération préadolescente de fluokids britanniques déterre les runes de la culture rave, du smiley au sifflet. Conséquence directe de cet épiphénomène, la nu rave ne possède pas de vrai dénominateur musical commun, si ce n’est un goût prononcé pour le crossover dance/punk. Que les puristes de la rave se rassurent, son enfant illégitime ne s’aventure jamais hors des dancefloors.

Albums essentiels :

Klaxons – Myths of the Near Future (2007)
Shitdisco – Kingdom of Fear (2007)
New Young Pony Club – Fantastic Playroom (2007)

Klaxons – Magick

Olivier Tesquet & Yves Bouillon

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