Musique

Abécédaire musical : E et F

07 July 2008 | PAR La Rédaction

E comme Electronic Body Music

Pendant de longues années, l’Electronic Body Music a disparu sous la vaste appellation electropunk. Inventée par les belges de Front 242 à l’aube des années 80, l’EBM est d’abord conçue comme une vision européenne de la musique dansante de l’époque, disco en tête. Ancrée dans l’esthétique new-wave, branchée cuir et coupes de cheveux militaires, elle s’appuie sur des rythmiques martiales et des synthés carrés, empruntant autant à Cabaret Voltaire qu’à Deutsch-Amerikanische Freundschaft. Et pour comprendre le terme en lui-même, il suffit d’admirer les gesticulations de Liaisons Dangereuses ou Nitzer Ebb.

Albums essentiels :
Liaisons Dangereuses (1981)
Front 242 – Geography (1982)
Nitzer Ebb – That Total Age (1987)

Liaisons Dangereuses – Los Ninos del Parque

E comme East Coast

En France, un rappeur n’est crédible que s’il habite une cité. Sachant que deux zones prédominent : les banlieues parisiennes et celles de Marseille. Aux Etats-Unis, ça marche par Coast : les ghettos de New York pour la côte est, et les rivages ensoleillés de la Californie pour la côté ouest. Bien entendu, les deux mouvances sont rivales, ce qui occupe une place essentielle dans l’imagerie hip-hop. Né dans le quartier du Bronx à New York, l’East Coast a d’abord été marqué par l’influence jazzy et les causes politiques, en particulier l’émancipation des populations noires. Aujourd’hui, le style se caractérise surtout par ses beats hardcore. Les fers de lance du mouvement sont Public Enemy, Notorious B.I.G , Wu Tang-Clan, P.Diddy, 50 Cent ou encore Jay-Z. Si ne vous y retrouvez toujours pas, pas de panique : comme en France où on cite sa ville d’habitation à tout bout de champ, vous reconnaitrez aisément les rappeurs de la côte Est selon qu’il forme un E ou un W avec leurs mains.

Albums essentiels :

Public Enemy – It Takes a Nation of Millions to Hold Us Back (1988)
Notorious B.I.G. – Life After Death (1997)
Puff Daddy & the family – No Way Out (1997)

Public Enemy – Fight The Power

F comme Freak Folk

Avec son nom de hippie sous LSD, le freak folk laisse présager d’un mauvais revival Summer of Love. Mais il trouve d’abord ses racines chez le label ESP-Disk qui, dans les années 60, révèle les Fugs, Pearl Before Swine ou les Godz, des poètes de l’East Village qui déclament leurs textes sur des arpèges bancals. Depuis le milieu des années 2000, le freak folk vit une nouvelle jeunesse à travers sa nouvelle appellation, la « New Weird America ». Sans être une scène structurée, cette génération regroupe des artistes aussi baba que Devendra Banhart ou expérimentaux qu’Animal Collective. Le mouvement possède même son propre magazine, Arthur, basé à Los Angeles.

Albums essentiels :
Pearls Before Swine – One Nation Underground (1967)
Devendra Banhart – Rejoicing in The Hands (2004)
Animal Collective – Strawberry Jam (2007)

Animal Collective – Grass

F comme Free Jazz

Le Free Jazz, appelé autrefois New thing, est un des sous-genres les moins accessibles du jazz. Et pour cause, il est basé sur une improvisation collective ce qui lui donne un aspect au mieux désordonné, au pire chaotique. Popularisé dans les années 60, le terme a été imposé suite à l’album « Free jazz » d’Ornette Coleman, où deux quartets jouaient sans thèmes sur un même morceau. Les pionniers du style sont Charles Mingus, l’Art Ensemble of Chicago, Cecil Taylor, Sun Ra, Archie Sheep et bien d’autres, soit une tripotée de noms incontournables dans le jazz. C’est également un style très politisé, apparu à l’époque agitée des hippies et de la beat generation. Toutefois, son impact sur le grand public reste mineur, son aspect bruitiste le cantonnant à une poignée de fans et de spécialistes avides de sons tordus.

Albums essentiels :

Ornette Coleman – Free jazz (1961)
Cecil Taylor – Conquistador! (1966)
The Art Ensemble of Chicago – Urban Bushmen (1980)

Ornette Coleman – Live in Germany 78

Olivier Tesquet & Yves Bouillon

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La Rédaction

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