
Paris dans les yeux de Jean Cocteau
Alors que Paris fête Jean Cocteau en ce mois d’octobre 2013, pour commémorer le 50ème anniversaire de sa disparition, les éditions Grasset éditent un très joli recueil intitulé Paris, petit regroupement de textes écrits par l’artiste sur la ville qu’il aimait tant…Inédit.
Ecrits entre 1921 et 1962, ces textes regroupés pour la première fois, proviennent tous de revues et d’ouvrages confidentiels. Certaines pages manuscrites ne sont même pas datées. Ce sont des textes rares qui racontent le Paris enchanteur de Cocteau.
Et c’est sur le quartier du Palais-Royal, “petite ville gardée par les chats” où il vivait, que l’auteur ne se lasse pas d’écrire. Sorte de village émouvant et clos, qu’il compare à Venise, le quartier se caractérise par le labyrinthe de ses rues, le désordre de ses façades et les fantômes historiques qui le hantent. Quartier hautement culturel, le Palais-Royal est aussi le quartier du théâtre. Un art si cher à Cocteau qu’il nous régale de quelques pages savoureuses sur sa vision de la création théâtrale, sur le théâtre de boulevard et sur les lieux comme le Vieux Colombier de la Comédie Française ou le Théâtre de l’Oeuvre.
Mais s’il est tendre et amoureux, l’oeil de Cocteau n’en est pas moins vif et moqueur. Ainsi, le voilà qui distille par petites touches, entre deux déclarations, sa vision du Parisien: “Aucune résignation chez le Parisien. Il dépense, pour assurer ses aises et sa révolte, une ingéniosité qu’il se refuse dans l’exercice de son emploi.”
Cette balade au coeur du Palais-Royal est suivie de Notes sur l’amour, un regroupement de brèves inédites aux titres évocateurs comme “La fin de l’amour”, “La femme mûre” ou encore “Impatience”. Des petites réflexions à savourer…
Paris suivi de Notes sur l’amour, de Jean Cocteau. Editions Grasset – Parution: Septembre 2013. 75p. Prix: 6€
“Tout est affaire de quartier chez nous. Le théâtre du Palais-Royal et la Comédie Française sont nos théâtres. Et lorsque l’administrateur de la Comédie Française me demande pourquoi je boude la salle de l’Odéon et que je n’aime que celle de la rue de Richelieu , je lui réponds: “Que voulez-vous, c’est le théâtre de mon quartier”.” (p40)