
Mort d’André Brink : la littérature mondiale orpheline d’un grand Monsieur
Books Live a annoncé ce matin le décès de l’écrivain et intellectuel sud-africain André Brink à son domicile, le 6 février 2015. Il revenait tout juste de Belgique, où l’université catholique de Louvain (UCL) venait de lui remettre un doctorat d’honneur. Auteur aussi bien que professeur, il était professeur de littérature à l’université du Cap. Surtout, il était l’un des plus grands écrivains de l’Afrique du Sud contemporaine, se posant comme un défenseur ardent des droits de l’homme, contre l’Apartheid.
Le premier coup d’éclat littéraire d’André Brink, c’était au début des années 1970, avec le roman Au plus noir de la nuit, publié en France chez Stock. Brink y raconte l’histoire d’un comédien noir arrêté, torturé et condamné à mort pour avoir vécu une histoire d’amour avec une Blanche. Ce roman est interdit dans le pays natal de son auteur dès sa publication. En 1979, Brink récidive avec le magistral Une saison blanche et sèche, dont la notoriété dépasse celle de son auteur, et qui reçoit en France le prix Médicis en 1980.
Né dans une famille bourgeoise afrikaner (il écrivait d’ailleurs en afrikaans aussi bien qu’en anglais), Brink est le premier de sa famille a avoir remis en question l’Apartheid – c’est notamment en venant faire ses études à Paris dans les années 1960 qu’il ouvre les yeux sur les réalités de la ségrégation qui déchire son pays. Ce cheminement, il le raconte dans de magistraux mémoires, Mes Bifurcations (Actes Sud, 2010, traduit de l’anglais par Bernard Turle). Un livre à lire ou à relire aujourd’hui, pour se replonger dans la vie fascinante de ce grand monsieur de la littérature internationale.
Photo : Wikipedia © Seamus Kearney