Jeunesse
Le panier de Stéphane de John Burningham

Le panier de Stéphane de John Burningham

08 February 2012 | PAR Sandrine et Igor Weislinger

La maman de Stéphane lui demande d’aller faire des courses. A l’aller, tout va bien mais, au retour, le jeune garçon fait d’étranges rencontres. Il est agressé par des animaux pas sympathiques du tout, saura t’il expliquer ce qui lui est arrivé à sa maman?

Après Préfèrerais-tu… paru pour la première fois en 1978 et reédité l’an dernier, les éditions Kaléidoscope poursuivent la redécouverte de l’œuvre de John Burningham avec Le panier de Stéphane, album à succès sorti chez Flammarion en 1980.

 

 

Voici un livre typique de la littérature anglaise, une histoire déjantée dans laquelle le héros se trouve confronté à des animaux monstreux, probablement surgis de son imagination, en se livrant à un simple shopping. Ah, les anglais, dirons nous toujours, ils ne font rien comme tout le monde et c’est sans doute en partie à cela qu’est du leur succès dans la littérature enfantine. Nous y trouvons un humour typiquement british: les animaux mis en scène ne ressemblent pas à ce qu’ils sont dans la réalité, où l’on imaginerait pas un kangourou sans poche, un cochon sans sa queue en tire-bouchon, un ours avec une tête de lionne ou une chèvre mangeant des oranges. Comme dans le conte du Chat botté où le chat défie le géant en lui disant qu’il n’est pas capable de se transformer en souris, le jeune Stéphane vient à bout de ses ennemis par la ruse, il leur lance également un défi qu’il est sûr qu’ils vont perdre.

L’absurde est poussé à son extrême, la maman tient son bébé comme un sac à patates, Stéphane a les jambes emballées dans une sorte de short-couverture-kilt peut-être, fruits et légumes s’alignent de manière surréaliste pour permettre aux lecteurs de les compter, les animaux sont d’une bêtise désopilante mais le héros devient la victime de son propre jeu lorsqu’il se trouve face à sa maman. Une manière de dire aux enfants que l’on peut peut-être tromper son monde mais pas sa mère qui vous connaît trop bien pour être dupe de vos singeries.

Le style naïf des dessins est inimitable, gai et coloré, il y a là de quoi égayer même les plus froides soirées d’hiver.

Une lente mastication – Myriam Gourfink au T2G
Doisneau Paris les Halles
Sandrine et Igor Weislinger

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