
“La dépendance”, Rachel Cusk vintage
Passée chez Gallimard, la romancière britannique Rachel Cusk s’inspire d’un épisode de la vie de D.H. Lawrence pour proposer un roman vintage et psychologique…
Héberger un génie
M. , écrivaine bourgeoise anglaise, mère d’une sylphide jeune adulte et épouse d’un homme simple et aimant, se donne pour objectif d’accueillir dans la dépendance de leur propriété sauvage et isolée au bord de l’océan un écrivain qui a su la bouleverser. Ce dernier – appelé L. dans le roman- après maintes aventures plus trépidantes et un revers de fortune finit par lui dire oui… Un brin arachnéenne, l’hôte prépare un cocon pour le génie, non sans arrière-pensée sinon amoureuse, du moins narcissique… Mais un artiste trop génial peut se permettre d’être aussi très mal élevé.
Un roman vintage et moderniste
Rachel Cusk est presque méconnaissable dans ce texte où elle joue avec les codes du roman moderniste et ses introspections poussées. Très fine, elle raconte ce séjour dans la dépendance du point de vue de celle qui l’organise mais n’y habite pas et qui s’arrête de vivre pour observer. Un climat s’installe, pesant, et quasiment flippant où l’on attend le drame ou le crime ! En filigrane, le roman propose une critique sociale aux petits oignons et propose peut-être en négatif ce que devrait être une vie de créateur ou de créatrice.
Rachel Cusk, La dépendance [Second place], Trad. de l’anglais par Blandine Longre, Collection Du monde entier, Gallimard, 20 euros, sortie le 25 août 2022.
visuel(c) couverture du livre