
« Calme toi, Lison » : Jean Frémon donne voix à Louise Bourgeois
Dans un texte bref et dense, Jean Frémont imagine une sorte de lettre que la plasticienne Louise Bourgeois s’adresserait à elle-même pour revenir sur sa vie entre France et Etats-Unis, avec un force et une liberté jubilatoires.
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Son père voulait un fils, Louise Bourgeois a donc été surnommée Lison par sa mère. Entre Paris et Manhattan, autrefois dans le plaisir, plus âge dans le came, mais toujours dans la liberté et la création, la femme derrière l’artiste se raconte.
Dans un joli texte dense, écrit en effet d’une écriture qu’en d’autres temps on aurait qualifiée de « féminine » et qui correspond bien à l’art de celle qui parle, Jean Frémont travaille la langue comme une matière et exprime avec conviction tout ce qu’il y a de singulier à être artiste, femme et libre, même au 20e siècle. Un texte vibrant, qui coule comme un torrent et dans lequel on se laisse volontiers emporter.
Jean Frémon, Calme-toi, Lison, POL, 120 p., 9 euros. Sortie le 7 janvier 2016
Visuel : couverture du livre et oeuvres