Rousseau et le spectacle
Jacques Berchtold professeur de littérature française à l’université de Paris .Sorbonne, Christophe Martin professeur de littérature française à l’université de Paris Sorbonne, Yannick Séité maître de conférences à l’université Paris Diderot font partie du comité de direction des œuvres complètes de Rousseau aux éditions classiques Garnier, publient une œuvre collective sur les rapports de Rousseau avec le spectacle.
[rating=4]
LE SPECTACLE EST UNE NOTION ESSENTIELLE DE SON ŒUVRE
Pour Rousseau le spectacle est une notion essentielle.
Pour lui le spectacle est à l’origine du mal de la société, il est aussi une expérience essentielle.
D’une part Rousseau expose à ses contemporains le haut prix du » spectacle de la nature » consolateur de tous les maux et preuve persistante de la providence.
D’autre part, il se révèle toujours hanté d’images et de chimères et il voit dans la fête antique le
spectacle (humain et sociétal) pur par excellence : celui où rien n’est représenté et où le spectateur est à lui-même (et à ses congénères en empathie) son propre spectacle.
LE PENSEUR ET LE CREATEUR DE FORMES
Ce volume qui réunit les meilleurs spécialistes de Rousseau s’efforce de relire son œuvre à la lumière d’une notion qui permet en particulier de considérer simultanément le penseur et le créateur de formes : loin de se limiter au Rousseau pourfendeur de spectacles, on s’est proposé non seulement de réévaluer la composante proprement dramatique de sa production, mais d’insister sur une dimension essentielle de sa pensée et de son écriture.
Cette démarche originale des auteurs permet de découvrir Rousseau sous un aspect nouveau.
En effet l’invention de l’amour fait naître la danse et le chant, mais aussi la jalousie, la vanité, l’amour propre.
Le lien social qui se tisse est alors indissociable du spectacle.
Celui qui par exemple danse le mieux, devient le plus considéré.
Etre et paraître donnent naissance à la ruse trompeuse.
Rousseau consacre son analyse sur les effets moraux et politiques de l’art.
Cette analyse confirme que Rousseau est un homme de rupture ; en effet, selon Rousseau la vie en société met en péril l’esprit de liberté.
Car la société rend les hommes esclaves.
Jacques Berchtold, Christophe Martin, Yannick Séité (dir.), Rousseau et le spectacle, Juillet 2014, Armand Colin, 400 pages, 32 euros.
visuel : couverture du livre