Au Jour le jour, Renoir 1939

04 December 2012 | PAR lafermedubuisson

dans le cadre du Festival du Cinéma Invisible

Benoit Giros est un passionné. Après avoir poursuivi Glenn Gould jusque dans le grand nord canadien pour son premier spectacle, L’Idée du Nord, présenté à la Ferme du Buisson en 2011, le metteur en scène s’attache à un autre monstre : Jean Renoir. Plus précisément le Jean Renoir inquiet de La Règle du jeu. Tourné en 1939, La Règle du jeu est sans conteste le chef d’œuvre de Jean Renoir. « Le film des films », dira François Truffaut. A travers un séjour de chasse en Sologne, où maîtres et valets se trouvent ensemble embarqués dans une folle ronde des sentiments, le cinéaste porte un regard critique, profondément inquiet sur son époque.
L’année suivante, Renoir tourne La Tosca à Cinecittà dirigé par le frère de Mussolini ; puis, grâce à Robert Flaherty et au Directeur de la Radio et du Cinéma auxquels il écrit deux lettres à fort relents antisémites, Renoir obtient un visa pour les États-Unis… Que s’est-il passé en 1939 pour que sa vie change à ce point, s’interroge Benoit Giros.

Épaulé par une solide équipe d’acteurs et musiciens (Vincent Leterme, Jean-François Perrier, Jean-Louis Coulloc’h, Christine Vézinet…), le metteur en scène propose un voyage dans la conscience de Renoir au moment où il tourne La Règle du jeu.
Sur le plateau, nous suivrons la construction d’un film réalisé sur le fil de l’inquiétude : « mon ambition en commençant ce film, écrivait Renoir, était d’illustrer “Nous dansons sur un volcan” ». L’histoire du film tient en trois étapes, le spectacle se déroulera de même : des différents synopsis de 1938 à la scène de bal tourné en studio en passant par les scènes de chasse. De même que des centaines d’animaux ont été tués en vrai pour le film comme une préfiguration des massacres de la guerre, « pour le spectacle, on tirera sur les acteurs » prévient Giros.
Les personnages du film arrivent au château sous la pluie, ce sera un rideau d’eau qui accueillera les acteurs… Les trucages de cinéma débarquent sur le plateau du théâtre. Pour Benoit Giros, raconter cette histoire, c’est aussi raconter notre Histoire et peut-être raconter la fin de notre monde. En dansant !

Festival du Cinéma Invisible
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