Cinema
Lancement de la 19e édition du Carrefour du cinéma d’animation

Lancement de la 19e édition du Carrefour du cinéma d’animation

11 December 2022 | PAR Camille Curnier

Ce vendredi 9 décembre se déroulait la soirée de lancement du Carrefour du cinéma de l’animation pour sa 19e édition. Pendant une semaine, le Forum des images accueille cet évènement pour célébrer cet art majeur qu’est le cinéma d’animation. A l’occasion de sa soirée d’ouverture, un vernissage retraçant le processus de réalisation du film Unicorn Wars d’Alberto Vásquez était présenté, suivi de la projection en avant-première de Misaki no Mayoiga.

Unicorn Wars – Vernissage de l’exposition d’Alberto Vásquez

A l’occasion de la sortie de son tout nouveau long-métrage d’animation Unicorn Wars, Alberto Vasquez s’est prêté au jeu de l’exposition en proposant au Forum des images un parcours retraçant son travail préparatoire de l’œuvre. Issus du monde de la bande dessiné et de l’illustration, il se passionne rapidement pour le monde de l’animation qu’il décrit comme “matière poétique” pour raconter des histoires.

L’exposition au Forum des images nous plonges dans la genèse du projet en passant par le story board, le chara design ou encore le concept artistique. Unicorn Wars est un véritable travail visuel qui a nécessité plus de 6 années de travail intensives et 250 professionnel·le·s de l’animation sur le projet.  Le travail de Vásquez met en avant des personnages anthropomorphes fantaisistes et aborde des thèmes existentiels  de société dans un monde rempli de couleurs. L’origine d’Unicorn Wars est tirée de l’un de ses courts métrages Sangre de unicornio mettant notamment en scène une esthétique enfantine travaillée à l’aquarelle sur des tons pastels et monochromes, donnant vie à une véritable œuvre ontologique.

Alberto exprime son art par des décors et des couleurs surprenantes, l’étude de la couleur est pour lui un moyen de narration important qu’il met notamment en avant dans Unicorn Wars. Ce travail de palette est particulièrement visible sur les planches de story board de l’exposition qui mettent en avant un style affirmé de narration et nous permettent de visualiser le rythme artistique engagé par l’artiste. L’avant-première est à retrouver ce dimanche à 21H00 au Forum des Images. Si vous manquez l’occasion de le voir lors du Carrefour du cinéma d’animation, la sortie nationale du film se fera le 28 décembre 2022.

Misaki no Mayoiga – Shinya Kawatsura

L’œuvre du réalisateur Shinya Kawatsura nous emmène dans la petite ville meurtrie de Kitsunezaki peu après l’avènement d’un Tsunami. Alors que les habitant·e·s tentent d’oublier la catastrophe qui les a frappés, Hiyori et Yui tentent de se reconstruire malgré la perte de leurs proches. Guidées par des êtres magiques du folklore Japonais, elles vont apprendre à affronter leurs doutes et leurs peurs et vont se lancer dans une aventure remplie de mystères.

Basé sur le roman de Kashiwaba Sachiko, le film fait partis d’une liste de trois animés d’un projet de soutien aux victimes du tremblement de terre et du tsunami de Tohoku de 2011. Misaki no Mayoiga montre la résilience de l’esprit humain et rappelle aux spectateur·ice·s qu’importe les circonstances, il faut “laisser du temps au temps”. Les démons auxquels Yui et Hiyori font face se nourrissent de ces émotions négatives qui s’installent en nous inévitablement. La culpabilité d’être seule en vie, la solitude dans un monde où l’on ne trouve plus sa place, l’impression que l’évènement que l’on a vécu est peu à peu oublié avant de disparaître nous laissant seuls face à nos angoisses.

Au travers de sublimes paysages, Misaki no Mayoiga utilise l’ordinaire et le surnaturel pour créer une histoire à la fois touchante et encourageante. Dix ans après la catastrophe, le film nous rappelle l’importance du soutien communautaire pour se reconstruire. Tant qu’ils sont ensemble, ils peuvent reconstruire leurs maisons et leurs vies pour ensuite aider leurs prochains. Cette idée est représentée dans le Misaki no Mayoiga par l’importance des liens familiaux qui se créent entre Yui, Hiyori et la Hiwa-san, la grand-mère qui les recueille, mais est aussi représentée par l’idée de foyer. Dans la culture japonaise, le nom propre Mayoiga fait référence aux maisons mythiques abandonnées dans les zones rurales. Egalement surnommées “Maison des égarés”, ces bâtiments subvenaient aux besoins de leurs occupant·e·s. Dans l’œuvre de Shinya Kawatsura, la maison devient presque un 4ème personnage. Située sur une falaise isolée de Kitsunezaki, cette Mayoiga devient un repère et un réconfort pour les deux jeunes filles dans leurs nombreux périples.

Misaki no Mayoiga rappelle au public que les leçons du passé restent pertinentes aujourd’hui et qu’il suffit parfois d’un pas en avant pour que s’offre à nous des possibilités infinies. Un film qui devrait ravir tous·tes les passioné·e·s d’animation par ses décors sublimes et son histoires émouvante.

VISUELS: ©UFO Distribution 

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Camille Curnier

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