![[Arras Film Festival] « Paris of the North » : un été en Islande. Acide, forcément](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2014/11/paris-of-the-north-570x342.jpg)
[Arras Film Festival] « Paris of the North » : un été en Islande. Acide, forcément
Ce film du réalisateur islandais Hafsteinn Gunnar Sigurdsson, concourant pour le Grand Prix du Festival d’Arras, touche grâce à son interprétation et sa jolie musique. Etonne par sa capacité à rendre la grisaille expressive. Et surprend plus difficilement, du fait de son ton suprêmement givré, qui apparaîtra familier à certains.
[rating=3]
En Islande, l’été approche. Les cours finis, Hugi, prof de 37 ans installé dans une minuscule ville au pied d’une immense montagne, n’a plus rien à faire. Du même coup il décide… de rester en Islande, bien sûr ! De côtoyer ses amis : un guitariste, par ailleurs père immature, et le géniteur de ce dernier, pas plus avancé que son fils. De croiser son ex à la supérette. Ex qui se nomme Erna, et qui était la femme… de l’immature qu’on a cité. Et de recevoir son père, venu de Reykjavik. Visite qui n’arrangera rien…
Paris of the North fait penser à ces films finlandais ou norvégiens qu’on a pu voir ces dernières années sur les écrans français. Il faut s’accrocher aux dialogues, étudier la composition réfléchie des plans, pour recevoir l’humour à froid des situations. Qui demeurent figées dans les glaces du non-dit et de la honte. On peut le trouver répétitif, cet humour. Le film ne fait pas tant rire que ça. Il touche plutôt. Lorsque résonne sa jolie musique pop-rock, qui accompagne les footings sans fin d’Hugi (le plan-séquence du générique, où elle sonne tout du long, émeut, donc fait rire). On s’attache également à ses acteurs, tellement bien dans leurs rôles de quidams islandais paumés. Tellement proches qu’ils en viennent à évoquer des visages de comédiens français. Et sa fin est belle, car rien n’est résolu : au pied de toutes les montagnes du monde, même les moins visibles, il y aura toujours des nuages. Et des percées de soleil, qu’il conviendra de saisir.
Le réalisateur, lui, sait montrer les soleils secrets qui existent derrière la grisaille. Si Paris of the North sort en France, allez le voir pour vivre une expérience : un film où tout est gris. Mais dans lequel cette couleur peut avoir des teintes de comédie musicale, de love story, de film de copains bourrés… Un film où l’on apprend que regarder le gris relève d’une éducation de l’oeil.
Paris of the North repasse demain soir, samedi 15 novembre, à 21h30, à Arras, dans le cadre du Festival du Film. La séance sera suivie d’un débat avec le réalisateur et le scénariste.
Paris of the North, un film d’Hafsteinn Gunnar Sigurdsson. Avec Björn Thors, Helgi Björnsson, Nanna Kristin Magnusdottir. Comédie dramatique islandaise. Durée : 1h35.
Visuels : © Zik Zak Filmworks / Arizona