
“Kiss me kosher”, une comédie israélienne vivifiante au Festival Diasporama
Diffusé en ligne dans le cadre de la deuxième édition du Festival du film juif organisé par le FSJU, Dia(s)porama, Kiss me Kosher de Shirel Peleg avec la pétillante Moran Rosenblatt (vue dans Fauda) est une comédie vive et très bien menée… Diffusion les mardi 25, mercredi 26 et jeudi 27 janvier.
Ne manquez pas le débat en ligne du 26 janvier avec la réalisatrice et Moran Rosenblatt.
“Roméo et Juliette” postmodernes ?
Shira (Moran Rosenblatt) est une jeune Israélienne pleine de vie qui tient “The jewish princess”, un bar branché, et qui est tombée amoureuse … d’une femme allemande, Maria (Luise Wolfram). L’arrivée de Maria en Israël est un coup de tonnerre pour la famille de Shira qui s’était habituée à la voir volage et qui a du mal à accepter une promise non-juive et qui plus est allemande. C’est le cas notamment de la cinglante Berta, grand-mère survivante de la Shoah de Shira, qui ne ménage pas les vacheries et les vexations sur le passé nazi de l’Allemagne, alors qu’elle même a des amours complexes dans un contexte tendu où sa fille est allée s’installer dans une colonie avec un mari ultra-sioniste…
Une comédie pleinement réussie
Formée au Collège Sapir et partie vivre à Berlin, la réalisatrice Shirel Peleg propose une comédie vivifiante, extrêmement bien écrite et filmée. Alors que le pitch du film laissait présager quelque chose de très attendu, seule la vivacité de cette attente demeure, tant la finesse des dialogues, la justesse rude des travers mis en avant et la souplesse de la caméra surprennent. À travers son couple mixte, la réalisatrice fait à merveille ce que la comédie peut et doit faire : révéler les paradoxes, zones d’ombres et problèmes d’une société. Les deux actrices principales sont superbes dans leur incarnation d’un couple au cœur d’un dispositif explosif, la caméra semble les envelopper et les caresser, notamment doublée par le scope de la caméra tenue par le personnage du frère qui fait un film sur les deux “fiancées”. Les réparties sont cinglantes, la récurrence d’un trio musical loufoque est sympathique, les personnages secondaires sont sculptés à la perfection en quelques plans (notamment les beaux-parents allemands qui débarquent ou la sœur en service militaire) et le résultat est simplement étonnant et jubilatoire. L’art de la comédie est à son firmament dans cette comédie qu’on ne peut que chaleureusement recommander.
Kiss me Kosher, de Shirel Peleg, avec Moran Rosenblatt, Luise Wolfram, Rivka Michaeli, Juliane Köhler, Bernhard Schütz, Irit Kaplan, John Carroll Lynch, Israël,
affiche (c) Totem films