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Hallelujah, les mots de Leonard Cohen

Hallelujah, les mots de Leonard Cohen

31 October 2022 | PAR Julie Viers

Le film de Dayna Goldfine et Dan Geller, en salle depuis le 19 octobre, retrace les moments clés de la vie et de la carrière de Leonard Cohen, où les paroles de la chanson éponyme servent de fil conducteur. Ce film-documentaire fait intervenir celles et ceux qui ont côtoyé de près le poète-chanteur et livre de très nombreux détails passionnants et émouvants sur la genèse du succès planétaire Hallelujah.

par Marc Bittoun 

« I’ve heard there was a secret chord That David played and it pleased The Lord (…) ».

Le film s’ouvre sur le succès ô combien célébré de la chanson Hallelujah, à l’occasion de la tournée 1985 en Europe articulée autour de la sortie de l’album Various Positions

La voix rauque et profonde de Leonard Cohen nous envoûte déjà. Notre conviction est désormais établie : le film propose de cheminer à travers le parcours de l’artiste jusqu’à le conduire à composer Hallelujah.

Leonard Cohen est né dans une famille juive orthodoxe de Montréal. Le jeune Leonard reçoit une éducation religieuse solide et passe du temps avec son grand-père, dont on devine qu’il lui a transmis son élan et le goût de la quête spirituelle qui l’accompagnera tout au long de sa vie.

L’artiste commencera par écrire des poèmes. Ses recueils sont publiés mais ne rencontrent pas le succès. Leonard Cohen se tourne alors vers la chanson et habille ses paroles d’une musique simple et douce, davantage proche de la ballade que de la pop et du rock joués par ses contemporains.

Le film est jalonné d’interventions et interviews de ses proches et de ceux et celles qui ont collaboré avec lui. Larry Sloman et Roger Emerson apparaissent à de multiples reprises. Le premier pour les séries d’entretiens qu’il a eus avec Leonard Cohen à New York, le second en sa qualité d’arrangeur de la chanson Hallelujah.

On découvre notamment Marianne Ihlen qui a partagé le temps passé sur l’ile d’Hydra où Leonard Cohen avait acheté une maison, Dominique Isserman, photographe française qui a eu une liaison avec le chanteur ou encore Sharon Robinson, une de ses choristes, qui a été la cheville ouvrière de l’album Ten New Songs écrit au début des années 2000.

Le Rabbin Finley est également interrogé sur l’étude de la tradition juive et la quête de spiritualité qui n’a jamais quitté Leonard Cohen.

Le film rappelle utilement aussi la période de sept ans que Leonard Cohen a passée dans un monastère bouddhiste perché au sommet d’une montagne californienne. L’artiste y a évolué aux côtés du Maître Japonais Rochi qui lui a transmis des enseignements qui le marqueront profondément. De l’aveu de Leonard Cohen, il a atteint le bout du chemin et parfait sa quête de lumière.

Et que dire de la chanson Hallelujah ?

Elle puise son âme dans la tradition juive : les psaumes du Roi David, son amour fou pour Betsheva, l’essence quasi érotique du Cantique des Cantiques.

Pourtant, Leonard Cohen en écrira une autre version, presque totalement édulcorée dont il dira qu’elle lui aura permis de masquer les étincelles spirituelles que la première version contenait.

Les deux versions coexisteront quelque temps jusqu’à ce que des artistes majeurs de la scène pop-rock s’en emparent à travers des reprises dont certaines demeurent cultes encore à ce jour.

D’abord Bob Dylan, qui confesse que c’est La chanson qu’il aurait aimé composer.

Vient ensuite le tour de Jeff Buckley, et de John Cale, fondateur avec Lou Reed des Velvet Underground.

Le film propose les plans de l’interprétation de John Cale lors d’un concert donné en Belgique. La voix de John Cale et le silence de la salle nous saisissent, il ne chante pas, il interprète et vit la chanson comme si les paroles de la version originale résonnaient en lui et illuminaient son âme.

Le film dans son format documentaire est animé d’un rythme ultra soutenu et on ne s’ennuie pas une seconde.

La fin est proche et le film se termine par la dernière tournée que Leonard Cohen a donnée à travers le monde après qu’il a été ruiné par son manager. Le dernier concert eut lieu à Tel Aviv, et tel le Roi David, Leonard Cohen bénit la foule en hébreu afin qu’un jour prochain la paix soit scellée entre Israéliens et Palestiniens. 

Probablement en paix avec lui-même et avec son âme, Leonard Cohen quitte ce monde en 2016 ; et laisse en cadeau Hallelujah, pour l’éternité.    

 

 

Visuel : Affiche (c) Sony Pictures Classic

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