
“Face à la mer” : Retour mélancolique au pays par Ely Dagher
Premier long-métrage présenté à la Quinzaine de la critique l’été dernier, Face à la mer raconte sous forme de huis clos mélancolique le retour d’une jeune femme à Beyrouth.
Retour au pays
Jana (Manal Issa) a essayé de percer à Paris mais après avoir multiplié les petits boulots et les galères, elle revient dans sa ville natale, Beyrouth. C’est sous un ciel sombre, de nuit, seule en taxi qu’elle rejoint le foyer de ses parents. Maussade, en échec, elle a beau retrouver le goût du falafel, les cancans des amis de ses parents, les idées préconçues sur ce qui rend heureux la braquent. Elle s’oublie avec Adam (Roger Azar) mais les rues de la ville la nuit et l’eau noire où elle apprécie se plonger semblent néanmoins menaçantes.
Esthétique existentielle
Avec une petite lumière de nuit très prenante, des plans à couper de souffle de Beyrouth sous toutes les coutures, Face à la mer déploie des trésors de mise en scène pour cadrer la fascinante Manal Issa. Le personnage principal devient le guide plein d’humeurs et de sentiments d’une capitale dont le film exhale les textures et bat en brèche les clichés. Mécanique et froid, le son est également un auxiliaire d’immersion… Une expérience visuelle et sonore très enveloppante, où tout tourne autour d’un vide existentiel communicatif. Face à la mer est esthétique, voire esthétisant, et très sensible. Un premier film qui compte.
Face à la mer de Ely Dagher: Manal Issa, Fadi Abi Samra, Roger Azar Sortie le 13 avril. Distribution : Jour2fete
visuel affiche (c) JHR Films/ Jour2fête