
“Eva en Août”, de Jonas Trueba : flânerie spirituelle à contre-saison
Récompensé pour son premier film Todas la canciances hablan de mi (2010) par un Goya d’or, le réalisateur espagnol Jonas Trueba en est déjà à son cinquième long-métrage. Eva en Août a été présenté à l’ACID en 2019 et nous plonge dans des pérégrinations madrilènes un peu mystiques…
Nous sommes au mois d’Août, la plupart des madrilènes ont quitté leur ville, poussés vers des régions plus fraiches et ceux qui restent vive la nuit. En situation de transit dans sa propre ville, Eva, 33 ans et une belle énergie, accepte de rester quelques temps dans l’appartement d’un ami. Elle connaît bien Madrid et sa “staycation” est une sorte de quête initiatique dans sa ville à un moment de grande remise en question…
Intitulé La vierge d’Août dans sa langue originale, ce film résolument de saison propose un beau portrait de femme trentenaire d’aujourd’hui. La caméra magnifie la superbe Itsaso Arana dans ses pérégrinations apparemment anodine dans un Madrid plombé de chaleur et où l’on vit la nuit. Brandissant son prénom et sa féminité fluide et moderne comme un étendard, le personnage de Eva est une femme de 33 ans, sociale, active, qui se permet à la faveur de cette pause énigmatique de se laisser porter par ses rencontres. L’image, elle, est très picturale, et comme le titre l’indique et peut-être également le nom originel de l’héroïne, l’enjeu est peut-être beaucoup plus religieux qu’il n’y paraît. Un film qui prend son temps, saisit une ambiance et joue du mystère pour jouer avec les codes du naturalisme…
FA EVA EN AOÛT from Arizona Distribution on Vimeo.
Eva en Août, de Jonas Trueba, avec Itsaso Arana (Eva), Vito Sanz (Agos), Isabelle Stoffel (Olka), Espagne, 2019, 129 minutes, sortie le 5 août 2020. visuel : affiche du film (c) Arizona Distribution