![[Critique] « L’ile des Miam-nimaux: Tempête de Boulettes Géantes 2», ingénieux, inventif, hilarant et défrisant](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2013/10/affiche8-765x1024.jpg)
[Critique] « L’ile des Miam-nimaux: Tempête de Boulettes Géantes 2», ingénieux, inventif, hilarant et défrisant
[rating=4]
Quand le maître Pixar fatigue, la concurrence se sent pousser des ailes. Sony Animations et ses budgets plus serrés laissent de plus en plus la place à la créativité et la folie. Cloudy with a change of meatballs (mal traduit par tempête de boulettes géantes) avait été l’une des meilleures surprises animées des années 2010. Le film avait la modernité d’un Moi, moche et méchant, ’inventivité des meilleurs Pixar et le grain d’un Kuzko empereur mégalo. Tout en étant une critique acerbe de la société de consommation et de la malbouffe avec des scènes apocalyptiques surréalistes de tornades de spaghettis détruisant une ville entière.
Fini la parodie de films catastrophes et place à l’aventure type Jurassik Park dans ce second opus aussi réussi bien que différent de l’original. La fameuse machine au nom imprononçable a continué à faire des siennes et contribué à produire une faune mi animale/mi nourriture qui peuple maintenant ce monde perdu d’apparence inquiétante. Poussée par le méchant du film, un avatar de Steve Jobs qui ne jure que par le Hype et la Googleness attitude, l’équipe de choc du premier se reforme pour désactiver la machine devenue folle et éradiquer la menace de destruction de leur ile natale.
Le scénario et ses rebondissements n’intéressent finalement qu’assez peu. Car c’est l’explosion d’idées qui séduit ici. Cloudy 2 se permet plus d’excentricités, de jeux de mots foireux, un bestiaire détonnant, un humour absurde et non sens et des effets de montage parodiques hilarants. Dans cet univers foisonnant, on rencontre des pizzas zèbres, un hamburger/araignée tueur, un gigantesque tacos sanguinaire et autres joyeusetés. Les scènes virevoltent et tout le monde semble sous acide. Qu’il est bon d’assister à un film qui s’autorise tout, part dans toutes les directions et s’amuse avec décontraction.
De nombreuses scènes et personnages vont devenir cultes. On pense bien évidemment à cette fraise sur pattes dont les mimiques sont à tomber et dont le passage de traduction simultanée du discours de chef du héros en langage fraise est à tomber. Le fameux singe et son décodeur instantané de pensées prend aussi un rôle de premier plan. Drôle, enlevé et incroyablement divertissant (l’effet de surprise du premier en moins), ce cartoon Sony ne déçoit pas. Espérons que les créateurs gardent leur liberté et cette incroyable fraîcheur. La surdose d’animation 3D qui inonde les écrans tous les mois rend encore plus salutaire ce délire bon enfant.
Gilles Hérail