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[Critique] « Le garçon et le monde »  étonnant film animé brésilien. Un vrai choc graphique

[Critique] « Le garçon et le monde » étonnant film animé brésilien. Un vrai choc graphique

10 October 2014 | PAR Gilles Herail

Le garçon et le monde adopte le regard d’un enfant pour nous emporter dans un trip hallucinatoire et graphique à la limite de l’expérimental, entre la critique Orwellienne et la poésie de l’animation japonaise. Une vraie expérience.

[rating=4]

Synopsis officiel: À la recherche de son père, un garçon quitte son village et découvre un monde fantastique dominé par des animaux-machines et des êtres étranges. Un voyage lyrique et onirique illustrant avec brio les problèmes du monde moderne.

Le garçon et le monde n’est ni un film pour enfants ni une oeuvre grand public. Plutôt un objet graphique très libre, très travaillé, en permanence déconcertant. Les personnages sont à peine esquissés, le crayon est apparent et le décor sans cesse mouvant. Les premières minutes du film, annoncées par un générique qui désarçonne, posent les bases de cette ambiance étonnante. Un fond blanc sur lequel se croisent les personnages. Qui prend soudain des couleurs, se transforme. Le réalisateur utilise jusqu’au bout la liberté permise par l’animation en s’affranchissant des règles de la physique, provoquant des effets tourbillonnants et des emballements. La simplicité du premier chapitre inscrit le film dans une poésie enfantine naïve, que l’on avait récemment pu apprécier dans Les contes de la princesse Kaguya.

Au moment où les scènes commencent à se répéter, le jeune héros quitte la campagne pour entamer son voyage vers la ville. Et le trip visuel prend une autre ampleur, recréant une métropole tentaculaire inquiétante, associée à une musique hypnotique. Le garçon et le monde se permet des images appartenant quasiment à la science-fiction, avec ses animaux machines et ses visions cauchemardesques de la répression policière. Le film est à sa manière une critique sociale et politique qui s’exprime dans ces manifestations picturales étranges.  Un objet d’art, utilisant sa forme pure pour exprimer un sentiment d’injustice et de malaise. L’expérience est déroutante, l’absence de récit et d’émotion nous éloigne souvent, mais tant d’inventivité ne se refuse pas. A essayer!

Gilles Hérail

Le garçon et le monde, un film d’animation brésilien d’Alê Abreu, durée 1h19, sortie le 08/10/2014

Visuels et bande-annonce officiels du film.
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Gilles Herail

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