A l'affiche
Biarritz: “Candela”, film noir dans les nuits de Saint-Domingue

Biarritz: “Candela”, film noir dans les nuits de Saint-Domingue

30 September 2021 | PAR Olivia Leboyer

Le jeune Andres Farias Cintron construit un film de genre, en trois parties, avec unité de lieu et climax : un ouragan va s’abattre sur Saint-Domingue. Une jeune femme du ghotta, un policier sans illusions et un jeune Drag Queen amoureux vont se croiser dans un récit tragique.

Andres Farias Cintron filme les corps des travestis dans leur superbe : pailletés, musclés, sublimés. Dans un bouge de Saint-Domingue, le Remora, une jeune femme très riche vient chercher des aventures furtives. Elle s’étourdit, dans le sexe et la drogue, pour supporter la perspective d’un mariage d’affaire (“le mariage du futur et de la tradition“) avec un business man. Sa route croise celle d’un jeune poète homosexuel, et le drame se produit.

Nous suivons, en parallèle, le quotidien poisseux d’un policier entre deux âges, et entre deux femmes, sa fille et son amante. Fatigué, sans énergie, il a l’impression de ne servir à rien. Quand un crime est commis, bien souvent, l’argent règle discrètement la question. Lorsque sa fille lui demande d’enquêter sur l’amant d’un ami, Drag Queen dans le même cabaret qu’elle, le flic se sent une responsabilité.

Le troisième personnage central donne son nom au film : ce Candela, c’est un jeune homme ardent, tragique, frappé par le deuil. Candela loue son corps, mais conserve une forme d’innocence. Son amour le porte.

Andres Farias Cintron nous fait sentir l’atmosphère trouble, épaisse, d’une ville corrompue. Le bruit sourd des vagues, grondement de l’ouragan attendu, sous-tend le film. La dernière séquence est très réussie.

Visuels: photo officielle du film; affiche officielle du Festival Biarritz Amérique latine 2021.

Biarritz : “Piedra Noche” beau film argentin sur l’imaginaire par-delà la mort
L’Orchestre national de Lille ouvre sa saison avec une création mondiale
Avatar photo
Olivia Leboyer
Docteure en sciences-politiques, titulaire d’un DEA de littérature à la Sorbonne  et enseignante à sciences-po Paris, Olivia écrit principalement sur le cinéma et sur la gastronomie. Elle est l'auteure de "Élite et libéralisme", paru en 2012 chez CNRS éditions.

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration