[Berlinale] « 24 Weeks » : le film qui a fait pleurer la Berlinale
Julia Jentsch est exceptionnelle dans ce rôle de comédienne de stand-up, enceinte d’un enfant trisomique dont le diagnostic pré-natal est critique. Un film parfait sur un couple à qui aucune épreuve n’est épargnée.
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Au plus proche des émotions des acteurs et de leur visage, Anne Zohra Berrached nous plonge dans 24 semaines (24 Wochen) de grossesse assommantes. Astrid Lorenz est une comédienne de stand-up, enceinte d’un enfant trisomique qui a une complication cardiaque. Le couple se déchire autour de la possibilité offerte par l’Etat allemand de donner le choix à la femme d’avorter, jusqu’au terme, si le diagnostic pré-natal est considéré comme difficile.
La maladie de l’intérieur, l’enfant qui est là sans être encore né, la peur du coeur, autant d’éléments extrêmement perturbants et traités magnifiquement. Sans jugement et réellement complexe. La réalisatrice a rencontré des couples qui sont passés par ces épreuves pour co-écrire le scénario. Les médecins dont les dialogues et actes sont d’une vérité crue. La réalisatrice confie que les comédiens qui ont tourné sont de vrais praticiens, qui ont donné pour seule condition de ne pas montrer leurs visages, harcelés en Allemagne au quotidien.
Un film choc, bouleversant, juste, sur un sujet grave qui est très difficile à traiter. Que faire de ce coeur qui bat, mal, à l’intérieur ? Comment ménager l’enfant du foyer ? Comment un couple peut survivre à ce doute, à ce choix infernal ?
24 Weeks est un film parfait. Le premier film à pouvoir espérer sérieusement recevoir l’Ours d’or. Le couple Julia Jentsch -Bjarne Mädel y est criant de vérité, dans une situation si particulière et pourtant absolument universelle.
De Anne Zohra Berrached
Avec Julia Jentsch, Bjarne Mädel, Johanna Gastdorf, Emilia Pieske, Maria Dragus