T.A.G au Grand Palais : l’expo
Au Grand Palais, “150 artistes graffeurs exposés, 300 oeuvres accrochées” dit-on. En vérité, en entrant dans la galerie Sud-Est, c’est une oeuvre, une seule que l’on admire, mosaïque géante dont les couleurs chatoyantes mettent en valeur le ciment nu de l’édifice.
L’oeuvre est faite de 300 rectangles, autant de toiles « bombées » par des graffeurs du monde entier parmi les plus renommés du métier : le français Bando, l’américain Toxic, le Brésilien Nunca, etc. L’architecte de cette mosaïque moderne est Alain Dominique Gallizia. Avant d’être collectionneur, l’homme est d’abord (et justement) un vrai architecte. C’est en passant devant une palissade taggée de l’un de ses propres chantiers, qu’il a décidé de collectionner les signatures des murs. Les graffeurs n’ont, par essence, nulle part où s’exprimer légalement ? L’admirateur leur a offert un lieu -un atelier- des toiles de 60*180 cm et une consigne : représenter l’amour à côté de leur signature (leur tag). De cette commande, a jailli de multiples panneaux dont seulement une partie est exposée au Grand Palais. L’amour y est écrit en grosses lettres arrondies ou signifié par des amants enlacés, un foetus, quelques coeurs… Parfois, le thème est plus difficile à déceler. Toxic, explique dans son joli français d’Américain ne pas avoir voulu succomber à la facilité, à la “banalité” d’écrire le mot « love ». Sa toile, pourtant bien dans le sujet, laisse au spectateur toute « liberté d’interprétation ».
Message codé, le graff n’est donc qu’apparemment dévoilé par l’exposition. Pour l’artiste français Darco, le tag en tant qu’ « art d’écrire son nom », est à l’heure des blogs, « complètement dans l’ère du temps ». Sauf qu’à la différence des blogs, le nom taggé, exposé partout comme preuve d’existence et volonté de reconnaissance, est bien souvent « illisible ». Certes, ainsi que l’expliquent ces “vieux graffeurs” de banlieue venus le soir du vernissage admirer leurs confrères exposés, ces oeuvres ne sont plus des graffs mais des « peintures sur toiles » plus ou moins dans l’esprit du “graffitis“. Certes, les jeunes des rues d’hier ne sont plus, ils ont des rides au front, et des marmots, mais leur est resté des après-midis à surveiller l’arriver des policiers, l’art de la dérobade, le don de la parade. « Je ne suis pas volubile » nous répond Colorez devant son « chrome qui dégouline ». La dérobade reste, avant tout, dans la toile, dans l’utilisation qui est faite de « l’alphabet », devenu entre les mains des bloggeurs une « matière première » (selon le mot de Darco) à sculpter, à malaxer. Le mur de la rue est tombé mais l’esprit du graffiti reste «dans le style de la lettre ». A admirer jusqu’au 26 avril.
Pour en savoir plus, lisez notre autre article.
Collection Gallizia, Le Tag au Grand Palais, jusqu’au 26 avril, Galerie Sud-Ouest, Porte H, Avenue Winston Churchill, Paris 8e Métro Champs-Elysées-Clémenceau, tous les jours, de 11 h à 19h, jusqu’à 23 h le mercredi. Plein tarif : 5 euros, TR : 3 euros, gratuit pour les moins de 12 ans. http://www.tagaugrandpalais.com/
Et aussi :
Darco est exposé à la mairie de Garches jusqu’au 3 avril. Hôtel de Ville, 2, rue Claude Liard, 92 380 Garches, ouvert du lun au vendredi de 9hà 17h, sam de 9h à 12h30, entrée libre.
Toxic, Round 2, à la Nicy Gallery, vernissage en présence de l’artiste le mardi 7 avril dès 18h30, expo du 8 avril au 21 mai 2009, ouvert du lundi au vendredi de 13h30 à 20H, 40 rue de la tour d’Auvergne, Paris 9e Métro Notre Dame de Lorette, Saint George.
http://www.chloestch.com/?p=362
Crédits photos : en3mots
7 thoughts on “T.A.G au Grand Palais : l’expo”
Commentaire(s)
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emule
sa doit être impressionante!!