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<em>L’essentiel</em>, pièces uniques de MATHILDE DE L’ECOTAIS à la Galerie Au fond de la cour ( Annonce)

L’essentiel, pièces uniques de MATHILDE DE L’ECOTAIS à la Galerie Au fond de la cour ( Annonce)

02 November 2011 | PAR La Rédaction

“L’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant” disait René Char. Pour Mathilde de L’Ecotais, photographe plasticienne, la terre est propulsée par trois moteurs incontrôlés: la technique, la mondialisation, l’occidentalisation. C’est comme une pieuvre en mouvement, dont les tentacules nous enserrent, qui provoque la dégradation de la biosphère. La juxtaposition du même motif en relief sur des tirages lisses retranscrit cette impression : les choses paraissent autonomes mais sont en réalité dépendantes les unes des autres. Jusqu’où l’industrialisation – ici le métal – transformera-t-elle les matières premières, les cultures traditionnelles, les habitudes alimentaires ? L’industrie agro-alimentaire obéit aux critères de profit, de compétitivité et de productivité, oubliant malheureusement l’essentiel : le déséquilibre énorme entre la surconsommation des classes aisées et la sous-alimentation de l’hémisphère sud.

 

Autodidacte, Mathilde de L’Ecotais a d’abord été photoreporter pour l’AFP, l’agence Sygma ou L’Express. Elle fait le tour du monde pendant dix ans, photographiant tout aussi bien les gangs de Los Angeles que les Papous d’Indonésie. Sa rencontre, en 2001, avec Alain Ducasse chamboule sa vie professionnelle et provoque un tournant fondamental dans son travail. Depuis, bouleversant les codes établis, elle célèbre, de façon inédite, l’art culinaire des grands chefs, dont celui de Thierry Marx, son plus grand complice, avec lequel elle collabore depuis 4 ans. Mathilde de L’Ecotais se considère comme un témoin. « Je ne transforme pas les matières. Je les photographie dans leur état brut. ». Un regard au cœur de la matière justement, à travers lequel elle nous invite dans un monde où les infinis, petits ou grands, se confondent.

A contre courant, son regard épuré, ses cadrages audacieux et sa manière de dématérialiser les aliments du quotidien, la distinguent des photographes gastronomiques classiques en entraînant la photographie culinaire vers une esthétique personnelle et résolument moderne. « Mon regard place la gastronomie dans un cadre différent, affranchi de toute convention. ». Sa grande maîtrise de l’imagerie numérique lui permet de jouer subtilement avec la lumière et la transparence des produits.

Déstructurer ou sublimer l’image de référence pour surprendre et donner une deuxième vie, une autre signification au produit. Par une mise en scène rigoureuse du vide, anguilles, betteraves, ciboulette prennent alors la pose dans ses aquariums, révélant, sans aucune retouche, leurs sens, la texture de leurs fibres, leur appartenance au grand « Tout ».

En exploitant en plus, différents médiums artistiques: films, installations vidéo, livres, design culinaire, décoration, parcours sensoriel…, les créations de Mathilde de L’Ecotais sont en lien direct et parfaitement réactives au monde. Un travail aux multiples dimensions, s’inscrivant dans l’actualité et dans la vie. « Ma photo est tournée vers la vie. L’infiniment petit ressemble à l’infiniment grand. Pour moi, un œuf de saumon est une planète. ».

Visuel :  Langue- Mathilde de l’Ecotais, 2011

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La Rédaction

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