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Le monde de la mode est à la Fashion Mix du Musée de l’histoire de l’immigration

Le monde de la mode est à la Fashion Mix du Musée de l’histoire de l’immigration

18 December 2014 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Le musée aura attendu sept ans pour qu’un président de la République vienne l’inaugurer. Et il est fort à parier qu’avec l’exposition très fashion qui vient de vernir  le Musée de l’Histoire de l’Immigration devienne le rendez vous incontournable du monde de la culture.

La mode, la mode, la mode. Voilà déjà un moment que les robes sont entrées au musée. On pense à Saint Laurent merveilleux au Petit Palais ou à la garde robe d’Alice Alleaume à Carnavalet. Exposer des vêtements, c’est entrer dans une civilisation, rien de moins. Et cela,  Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera l’a bien compris en invitant le spectateur à un parcours qui longe un podium de part et d’autre. On commence par une “chronologie des créateurs par date d’arrivée en France”. Paris est ici le centre du monde et on ne va pas s’en plaindre, tout le vingtième siècle est marqué par ces exils, subis ou consentis pour arriver pas trop loin du faubourg Saint Honoré. 1952, Lagerfeld arrive d’Allemagne, 1997 Tom Ford arrive des USA, 1991 Oscar de la renta arrive de République dominicaine, en 2000, Élie Saab lui vient du Liban.
S’ouvre devant nous un défilé de rêve qui se fout et des époques et des styles dans un feu d’artifice absolument réjouissant. La seule ligne est double : les artistes ne sont pas nés en France et ils ont créé des beautés absolues. Ils sont là,corps sans tête, vêtus de taffetas somptueux et porteurs de l’avant garde de leur temps avec à leurs pieds les temps forts de leur vie.  On croise le brevet d’invention de Mariano Fortuny pour son “genre d’étoffe plissée ondulée “. Derrière le luxe, il y a souvent la grande histoire. On lit entre les lignes les souffrances de Lola Prussa qui fut modéliste chez Hermès en 27 et dont l’exposition présente les faux papiers nécessaires à sa non  traque pendant la Guerre. Il en est de même pour l’espagnol Balanciaga qui a fui la Guerre de 36. Sa  robe spectaculaire rouge, à pois noir “passage 88, 1962” n’est pas sans nostalgie flamenco. Il y aussi Sarkis Der Balian devenu orphelin après le génocide arménien et après un sérieux périple arrivé en France en 29.

Il y a aussi des parcours plus légers. La plus française des italiennes, Schiaparelli naturalisée en 1931 et son geste élégant qui offre des robes toutes en légèreté. On entre avec certains dans un monde culturel intense. Robert Piquet fréquentait Cocteau et Colette. Ou Natalia Gontcharova qui créait pour le chorégraphe Diaghilev.

On se délecte de ce parcours ponctué par la coiffe en plumes de paon noires réalisée par Marc Jacob pour Vuitton. L’exposition vient dire une fois de plus et cela semble plus que jamais nécessaire que, pour reprendre les mots de François Hollande qui a inauguré le musée cette semaine : “Évoquer l’histoire de l’immigration, c’est évoquer l’histoire de France, c’est l’histoire, c’est notre histoire.”

Schiaparelli-Robe-papillon-©-Roger-Viollet

Balenciaga-Ensemble-pois-©-Spassky-Fischer

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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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