L’art du chantier, de la démolition à la beauté à la Cité de l’architecture et du patrimoine
Jusqu’au 11 mars, la Cité de l’architecture et du patrimoine interroge l’avant : comment construire ? Et comment l’idée même de chantier a évolué entre l’époque moderne et contemporaine. Une expo à la fois très pointue et ultra accessible.
Chronologique et thématique, le parcours pensé par Valérie Nègre et Marie-Hélène Contal est aux limites du labyrinthe. Un long couloir dans lequel se niche des œuvres laisse place à un autre espace fait d’une succession de pièces. Rapidement, et avec intelligence, on est ému de voir “nos” monuments se construire. La tour Effeil nous apparaît décapitée et plus loin les halles sont là sans le centre Pompidou. Mais avant ? Sans les machines et avec dieu, il faut dresser haut même si les cathédrales sont loin.
Le bâtiment est un symbole du pouvoir et dans le second vingtième siècle l’exposition montre bien comment les présidents de la république s’approprient “leur” monument.
L’art du chantier porte bien son nom et insiste sur la main de l’ouvrier qui verra avec la révolution industrielle sa fonction évoluer jusqu’à poser la question sociale de la pénibilité du travail.
La très riche iconographie mêle photographies, gravures, dessins, croquis, maquettes…
Tous les aspects du chantier sont ici abordés : démolition du patrimoine religieux sous la révolution ou construction pour l’art (on voit Frank Lloyd Wright en pleine épopée du Guggenheim). On ne peut que saluer cette approche à 360 degrés d’un mot. Les architectes deviennent des grands noms, érigés au rang de star : Mimram, Bouchain…
Vous ne regarderez plus les travaux parisiens du moment de la même façon !
Informations pratiques
L’Art du chantier. Construire et démolir du 16e au 21e siècle du 9 novembre 2018 au 11 mars 2019 Galerie haute des expositions temporaires
Visuel : ©Archives municipales de New York