
Galerie Miyu : Matières à animer… et manières de les animer
À l’occasion de la donation faite par Emmanuel-Alain Raynal, producteur et distribution de films d’animation, fondateur de la galerie Miyu, et de son associé Pierre Baussaron à la Cinémathèque Française d’œuvres et d’éléments liés aux créateurs contemporains dans ce domaine, nous est proposée jusqu’au 17 juin une exposition montrant le travail de dix artistes représentatifs.
Image fixe
Pour Henri Langlois, la Cinémathèque Française se devait d’être aussi le musée du cinéma. Celui-ci, mis en caisses, sinon en pièces, depuis le déménagement de Chaillot à Bercy, possède des trésors de “non film”, parfois exhumés à l’occasion d’expositions thématiques. Ce musée recèle des trésors sur les pionniers de l’animation, qui datent des débuts du cinématographe et même d’avant (théâtre d’ombres, lanternes magiques produisant du mouvement par des moyens mécaniques, théâtre optique, chronophotographie, kinétoscope, etc.) : James Stuart Blackton, Émile Cohl, Walt Disney, Ub Iwerks, Max Fleischer, Winsor McCay, Tex Avery, Léopold Survage, Viking Eggeling, Walter Ruttman, Hans Richter, Julius Pinschewer, Jirí Trnka, Alexandre Alexeieff…
La galerie Miyu est unique en son genre – l’animation faisant souvent bande à part dans le 7e Art, associée au court métrage – bien que les longs métrages aient marqué l’histoire du cinéma dès la fin des années trente – , des productions destinées à la jeunesse, du film d’art, du cinéma marginal. Dix réalisateurs de l’animation contemporaine, sélectionnés par Miyu, entrent dans les collections de la Cinémathèque Française, hommes et femmes étant, il convient de le noter, à parité : Céline Devaux, Dahee Jeong, Vergine Keaton, Boris Labbé, Florence Miailhe, Momoko Seto, Georges Schwizgebel, Gianluigi Toccafondo, Theodore Uschev et Koji Yamamura.
Motion virtuelle
Au sous-sol, le visiteur peut visionner un montage d’extraits de titres qui ont été projetés le 21 avril 2023 à La Cinémathèque, salle Jean Epstein : Le Criminel, de Gianluigi Toccafondo, Le Mont Chef, de Koji Yamamura, Je criais contre la vie. Ou pour elle, de Vergine Keaton, Planet A, de Momoko Seto, Le Repas dominical, de Céline Devaux, Le Roi des Aulnes, de Georges Schwizgebel, La Chute, de Boris Labbé, The Empty, de Dahee Jeong Au premier dimanche d’août, de Florence Miailhe, Les journaux de Lipsett, de Theodore Ushev ainsi que le long métrage La Jeune fille sans mains, de Sébastien Laudenbach.
Sur les cimaises du rez-de-chaussée sont accrochés des dessins préparatoires, des tableaux, des feuilles d’animation avec des encoches pour les caler sur la table lumineuse et des plans de tournage. Naturellement, chaque visiteur ou potentiel spectateur sera plus sensible à certains styles qu’à d’autres. Nous avons particulièrement apprécié la finesse des dessins de Dahee Jeong, la pâte et la patte, les emprunts et empreintes de Koji Yamamura, la vaste palette – graphique et picturale – de Georges Schwizgebel.
Visuel : Georges Schwitzgebel, La Bataille de San Romano.
Exposition Matières à animer, Galerie Miyu, 101 rue du Temple, Paris 3e, jusqu’au 17 juin 2023.