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“David bowie is”, quand l’avant-garde devient populaire

“David bowie is”, quand l’avant-garde devient populaire

02 March 2015 | PAR Amelie Blaustein Niddam

C’est l’expo événement sans aucun doute. Déjà trois mois que la Philharmonie a mis les places en vente. “Davis Bowie is” est à Paris après avoir rencontré un succès dantesque au Victoria and Albert Muséum de Londres ( voir notre critique).  Une exposition consacrée à un artiste planétaire, vivant, dandy, et icone transgénérationnelle de la pop culture.

Bowie est une éponge. Né David Jones en 1947, il devient Bowie en 1965. On en a la preuve ici,  car entre les 300 documents d’archives qui sont à voir, se trouve encadrée la lettre de confirmation de son nom de scène. L’enjeu de “David Bowie is” est de montrer comment l’homme est orchestre. La circulation est quasiment celle d’un club. On se perd dans les recoins et on déambule un peu hagards. La sensation est celle de ces bals silencieux. Ici, le son est parfait, ce serait le comble que ce ne soit pas le cas dans le temple pensé par Jean Nouvel, mais il est personnel. Le ballet est alors somptueux, quand surgit dans vos oreilles les tubes “Space Oddity” ou “Starman”, les lèvres des visiteurs bougent, les corps commencent à bouger avec discrétion.

La force de Bowie est là : les mélodies sont résolument pop, et c’est d’ailleurs à l’émission “Top of the Pop”, en 1972, qu’il apparaît en Ziggy Stardust pour la première fois, faisant date dans l’histoire de ce champ musical. Mais les influences du garçon, ses dessins, ses goûts d’acteur le placent dans l’underground symbolisé par la factory et la figure de Warhol qu’il ne connaissait pas si bien que cela apprend-t-on.

Le parcours est à la fois chronologique et thématique, et une petite salle se concentre justement sur le métier de comédien et d’acteur de Bowie. On découvre qu’il a joué sur scène une version d’Elephant Man et on retrouve avec délice, l’affiche du très pointu The man who fell to earth .

Bowie a inventé un style, hybride, dévoué à la scène. L’exposition aurait pu avoir sa place chez Galliera, tant les costumes siglés sont des monuments pour l’histoire de la mode. “David Bowie is” ouvre rapidement sur le costume noir et blanc bouffant signé Yamamoto et on croise pour finir le damassé précieux d’un Alexander MacQueen. Mais c’est bien le son qui est ici le fil conducteur, nous invitant à une boum personnelle en clôture, libérés du casque cette fois-ci. Les synthétiseurs utilisés très tôt, les influences qui vont de Klaus Nomi à Lauren Bacall  en passant par Kraftwerk font que la première note d’un morceau de “Major Tom” est identifiable.

David Bowie is really, really cool.


David Bowie- Space Oddity Original Video (1969) par musicfusion

Infos pratiques

Musée National Gustave Moreau
Opéra National du Rhin
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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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