
Arts Factory expose André Perlstein
Les différents aspects de la Haute couture de la photographie se rencontrent. Le “labo” Arts Factory se situe aux confins de Paris, dans un lieu encore en friche. On y trouve des grosses machines et de beaux artistes. En ce moment, les danseurs de Bejart croisent le regard de Miles Davis. Les photos d’André Perlstein sont sur les murs jusqu’au 22 juin.
On peut présenter André Perlstein froidement, dire de lui des mots clés comme “journaliste”, “mode”, “Mai 68”, ou alors raconter comment il a convoqué le vent pour donner de l’envolée à une photo de Robert Mitchum ou comment son ami André Dussolier a eu du nez en lui présentant, il y a quelques années, une jeune fille d’à peine 20 ans, Isabelle Adjani, ici, debout dans un champ de blé, sublime.
André Perlstein raconte encore et encore, et pourrait en dire encore plus. Il nous plonge sous les bottes des CRS du boulevard Saint Germain en mai 68, pour mieux en ressortir, pour dire “la liberté” des années 70, qui sont devenues en compagnonnage avec Denis Jeambar, un livre, Chronique des années 70, paru au Seuil. Il raconte, encore et encore, la flamme dans les yeux, les hasards fous qui l’ont fait devenir journaliste-photographe à L’Express en 1967 grâce à un ascenseur arrivé un peu trop tard pour qu’il quitte trop précipitamment le bureau du boss. Photos de politiques, de stars, mais aussi des affiches extrêmement cadrées pour celui qui se dit “maniaque”. André Perlstein a su avoir le “regard”, “sinon on n’est pas photographe”, mais aussi répondre avec précision à la commande.
Voilà longtemps qu’Arts Factory prend soin de ses clichés. Le labo est impressionnant, présentant des machines-monstres, des chambres noires et des solutions pour tout. Avec le règne du numérique, eux savent travailler dans la finesse d’un grain. L’idée, géniale, de ce lieu, qui est tout sauf une galerie, est d’ouvrir au public à l’occasion d’expositions qui vous font passer entre les outils et entre les bureaux. Arts Factory est en fait connu de tous, ce sont eux qui, par exemple, s’occupent du tirage et de l’encadrement de certaines expositions de la Mairie de Paris. Paris vu par Hollywood c’était eux. Repenser la ville de Rueil aux couleurs de l’exposition Napoléon fait son cinéma c’était également eux. Cela fait trente ans que cette équipe hyper pointue bosse, depuis peu dans le XVIIIe.
Allez les voir !
189 rue d’Aubervilliers
CAP 18 Voie B porte 04
75018 Paris
Visuel : © Logo Arts Factory et Chronique des années 70
Visuel © André Perlstein