
Exposition des diplômés 2011 et 2012 du Master Photo & art contemporain : un vent de fraîcheur
Envie de découvrir les sujets qui préoccupent les jeunes photographes plasticiens ? L’Espace des arts sans frontières accueille l’exposition des diplômés de 2011 et 2012.
La proposition, retenue par 18 diplômés, était tentante : sélectionner une œuvre ou une série à exposer dans un lieu aux dimensions agréables, le commissariat étant aussi ouvert à la participation des diplômés. Dès l’entrée, un regard mutin nous accueille, celui du modèle d’Amélie de Dianous, qui semble nous inviter à la suivre pour découvrir les prochains exposés. Amélie sonde nos souvenirs cinéphiles, dispose ses clichés en se jouant du temps et de l’espace, guidant notre regard pour mieux interroger les frontières entre photographie et cinéma. L’ensemble des travaux exposés, de fait, montre une pleine conscience des enjeux qui assaillent la photographie aujourd’hui : entre la confusion induite par les expressions artistiques de plus en plus interdisciplinaires, et la diffusion de la photographie numérique, nul doute que nos jeunes photographes ont matière à explorer.
L’exposition a tous les attraits d’une grande, la liberté en plus : on sent que le parcours a été réfléchi de manière à privilégier le dialogue entre les œuvres, les murs blancs de l’espace se prêtant à la mise en valeur des photos. En revanche, les modes d’accrochage sont très variés, depuis les pinces d’architecte suspendues à des épingles aus caisses américaines ou encore au simple ruban adhésif. Autant de dispositifs, qui montrent le souci de penser son oeuvre jusqu’au bout, jusqu’à sa monstration. Certes, le degré de maturité ou d’épanouissement de la veine créatrice est variable entre les séries contemplées, mais les personnalités semblent déjà bien affirmées. Les sujets d’élection ? Les rapports humains, pour une grande majorité. Si le paysage, la nature morte ne sont pas absents, les travaux montrent une prédilection pour le portrait, ou la trace que laisse l’individu derrière lui.
Citons par exemple la troublante de série de Reiko Nonaka, Double vie. Ce qui semble à première vue traiter de la gemellité – plusieurs doubles portraits se succèdent, de part et d’autre d’un axe central invisible – se révèle après examen la description d’une double culture. Ces deux petites filles asiatiques qui posent devant un piano font leurs gammes sur une Méthode rose au titre traduit en japonais… Ou encore le troublant cliché Ophélia, de Céline Buisson, réalisé en utilisant la technique du scanner. La jeune femme répond au mystère par le mystère : pourquoi cette vocation de la photographie ? Pour l’alchimie. La photographie n’exclut d’ailleurs pas les autres médiums, puisque certains artistes ont choisi de projeter leurs clichés, quand d’autres se sont rapprochés du dessin.
Le vernissage se doublait du lancement de l’ouvrage L’Œil du vivant, recherches et création, photographie et danse. Fruit d’une collaboration entre les étudiants du Master Photo et Art Contemporain et ceux de l’Ecole Nationale Supérieure de Photographie d’Arles, il interroge le rapport entre le mouvement du corps dansant et l’image fixe. Des chorégraphes reconnus ont accepté de participer au projet : Christian Rizzo, Myriam Gourfink, Michel Schweizer, et Laurent Goldring.
Liste des diplômés :
Pauline ALLIE
Noémie BABLET
Sophie BOISTEAU
Céline BUISSON
Amélie de DIANOUS
Marie DUMONT
Lydie ESSAYAN
Emilie GROLEAU
Marina GUSINA
Stéphanie HOFFMANN
Svitlana KOVALOVA
Nyima LERAY
Paloma PINEDA
Reiko NONAKA
Loup SARION
Nathalie SEROUX
Sara SERPILLI
Crédits photographiques :
Regards Suivis, Amélie de Dianous
Ophélia, Céline Buisson
Photo de couverture de L’Oeil du Vivant : Loup Sarion
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