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Six mois après avoir été agressé, Salman Rushdie publie son nouveau roman « Victory City »

Six mois après avoir été agressé, Salman Rushdie publie son nouveau roman « Victory City »

07 February 2023 | PAR Juliette Brunet

Icône de la liberté d’expression, l’écrivain Salman Rushdie avait failli perdre la vie dans une attaque au couteau lors d’une conférence aux États-Unis en août dernier. Pour la première fois depuis son agression, il a repris la parole dans le New-Yorker, à la veille de la sortie de son nouveau roman, « Victory City ».

Six mois après avoir été agressé au couteau, l’écrivain britannique Salman Rushdie publie son nouveau roman, Victory City (Penguin Random House), qui sortira mardi aux États-Unis et jeudi au Royaume-Uni. A l’occasion d’un entretien accordé au New Yorker, il a repris la parole publiquement pour la première fois depuis son agression. L’article est titré Le défi de Salman Rushdie, et est accompagné d’une interview audio d’une heure ainsi que d’une photo en noir et blanc de l’intellectuel de 75 ans, portant des lunettes avec un verre noir à l’œil droit. L’écrivain explique que son agression lui a laissé des cicatrices mentales, affirmant souffrir d’un syndrome de stress post-traumatique. « Je m’assois pour écrire et il ne se passe rien. J’écris, mais c’est un mélange de vide et d’âneries, des choses que je rédige et que j’efface le lendemain », se confie-t-il dans les colonnes du journal.

Dans le quotidien britannique The Guardian, son agent Andrew Wylie a annoncé que l’auteur ne fera aucune promotion pour Victory City, même « si sa guérison progresse » depuis l’attaque qui a failli lui coûter la vie le 12 août 2022. Il était invité à une conférence littéraire à Chautauqua, petite ville culturelle et bucolique du nord-ouest de l’État de New York. Alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole, un jeune américain d’origine libanaise, soupçonné d’être un sympathisant de l’Iran chiite, s’était jeté sur lui, et l’avait poignardé une dizaine de fois. L’écrivain, naturalisé américain et vivant aux États-Unis depuis vingt gans, a perdu la vue d’un œil et l’usage d’une main suite à l’attaque, avait annoncé à l’automne Andrew Wylie. Il ne s’était pas exprimé depuis son agression, hormis quelques tweets, relayant les critiques de son nouveau roman publiées dans la presse.

Né à Bombay en 1947, Salman Rushdie a publié son premier roman Grimus en 1975, avant de connaître une célébrité mondiale six ans plus tard avec Les Enfants de minuit, qui lui a valu le Booker Prize au Royaume-Uni. Icône de la liberté d’expression, il vivait sous le coup d’une fatwa depuis l’écriture du livre Les Versets sataniques en 1988. Dans Victory City, l’écrivain défend une nouvelle fois la puissance des mots. Ce roman, achevé avant son agression au couteau, est présenté comme la traduction de l’épopée historique de Pampa Kampana, une jeune orpheline dotée de pouvoirs magiques par une déesse, qui va créer la ville de Bisnaga – littéralement Victory City. Avec pour mission de « donner aux femmes une place égale dans un monde patriarcal », selon le résumé de l’éditeur Penguin Random House, son héroïne sera le témoin de « l’orgueil de ceux qui sont au pouvoir », de l’essor puis de la destruction de Bisnaga, durant son existence de deux cent cinquante ans. Et le roman de se conclure ainsi : «Les mots sont les seuls vainqueurs».

Victory City sera publié en France aux éditions Actes Sud en septembre 2023.

 

© Wikipedia Commons 

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