Actu
Rencontre avec Brigitte Bouchard, directrice artistique du festival Weekend à l’est

Rencontre avec Brigitte Bouchard, directrice artistique du festival Weekend à l’est

22 November 2018 | PAR Gabrielle Degeorge

A l’occasion du festival “Un Weekend à l’est”, dédié cette année à la ville de Budapest, nous parlons avec sa directrice artistique, Brigitte Bouchard. L’événement se passe à Paris, jusqu’au 26 novembre. 

 

Qu’est-ce qui vous a mené à créer ce festival il y a deux ans avec l’éditrice Véra Michalski ?

En 2013, j’ai créé la collection de littérature Notabilia au sein des éditions Noir sur Blanc, dirigées par Vera Michalski et puisque mon bureau est situé à la librairie Polonaise, sur le boulevard Saint-Germain, un lieu mythique et chargé d’histoire des pays de l’Est, la nécessité de créer des passerelles entre l’Est et l’Ouest s’est imposée. Aussi, pour Vera c’est une continuité de son engagement et pour moi, une façon de combler ma curiosité et mes lacunes face à la culture de l’Est.

Pourquoi faire ce lien entre l’Europe de l’ouest et celle de l’est ?

Pour tester les influences de l’Est sur l’Ouest ! Il y a des différences culturelles à faire découvrir, car les pays de l’Europe de l’Est sont parfois moins connus que les pays d’Europe centrale.

Avez-vous des liens personnels avec l’Europe de l’est qui ont guidé cet intérêt que vous lui portez ?

Je vis depuis vingt-trois ans avec un Polonais, né à Varsovie, et je vais régulièrement dans cette ville qui me fascine tant par sa multiplicité de points de vue qui nourrit mes réflexions sur les pays de l’Est, tant par son énergie créatrice qui me dynamise. Et oser des incursions dans des champs d’action qui nous échappent devient un défi qui convoque les doutes et les turpitudes qui nous motivent à jouer notre rôle de passeur.

Comment choisissez-vous une nouvelle ville chaque année ? Le choix est-il aléatoire ou prenez-vous en compte, par exemple, l’actualité de chaque pays ?

Dans la cohorte des festivals, il est important de se démarquer en mettant de l’avant une ville de l’Est qui demande à être découverte par le cœur même de sa culture. Érik Veaux, président du festival, et Vera Michalski ont une telle connaissance des pays de l’Est qu’ils saisissent bien les enjeux actuels.

Comment le festival a-t’il évolué ces trois dernières années ?

Le festival évolue rapidement grâce à l’apport de personnes extérieures, des partenaires des lieux et de la diffusion. On nous ouvre de plus en plus les portes et on peut ainsi programmer pour la première fois cette année un spectacle de danse et une pièce de théâtre.

Il devient difficile de nos jours de parler des pays de l’Est sans aborder la question de la politique. Après la Pologne et l’Ukraine, qui toutes deux vivent dans un climat politique tendu, vous vous penchez maintenant sur la Hongrie, qui ces dernières années arbore un régime de plus en plus autoritaire – quelle part avez-vous choisi de donner au politique dans cette édition du festival ?

Même s’il y a un espoir de salut par l’art face au musellement imposé par certains pays de l’Est, le festival n’a pas de volonté de faire de la politique mais bien de montrer la vivacité culturelle d’une ville qu’on peut découvrir le temps d’un week-end à Paris.

Différentes générations sont présentes au festival – certains artistes ont connus l’ère communiste, d’autres sont nés après – le regard porté sur l’histoire est-il important à vos yeux dans le travail de ces artistes ?

Seules comptent les œuvres présentées mais peut-on les comprendre sans réunir des univers différents qui éclairent autant le passé que le présent. Les festivaliers auront une belle idée de ces réflexions lors d’une soirée à l’Odéon le 26 novembre pour clôturer l’édition 2018 consacrée à Budapest.

Quel futur voyez-vous pour le sort des artistes en Hongrie ? Que font-ils pour pouvoir continuer à créer et combattre contre l’apathie culturelle dans leur pays ?

Leur imaginaire témoigne de leur combat et de la puissance à résister aux forces contraires, autant que les angoisses contemporaines qui les agitent se concentrent dans leur création.

 

Retrouvez tout le programme ici

Visuel: Affiche du festival; Brigitte Bouchard

Les “Chevaliers de Charlemagne” jouent à être des marionnettes
Playlist partenaire – Jazz au Fil de l’Oise 2018 #4 #5
Gabrielle Degeorge

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration