
Le procès du cinéaste et metteur en scène Kirill Serebrennikov commence à Moscou
Le procès du metteur en scène et cinéaste russe, Kirill Serebrennikov, a commencé il y a une semaine, mercredi 7 novembre.
Le metteur en scène Kirill Serebrennikov se trouve depuis maintenant plus d’un an dans une embrouille kafkaesque avec la justice russe. Assigné à résidence jusqu’à fin du procès, il est accusé de détournements de fonds.
En effet, Serebrennikov avait lancé en 2011 un projet dénommé « Studio 7 » qui cherchait à populariser le théâtre contemporain en Russie. Des centaines de pièces avaient été mises en scène à travers tout le pays pour toucher un public plus vaste. Ce projet avait pris fin en 2014. Cependant, trois années plus tard, en 2017, le domicile de Serebrennikov est perquisitionné et le metteur en scène inculpé le 22 août.
Celui-ci est accusé de détournements de fonds – il aurait supposément détourné 120 millions de roubles, soit 1,6 million d’euros d’aides publiques.
On se croirait dans un rêve : rien ne tient debout, les accusations sont infondées, et pourtant le procès continue. Le principal intéressé soutient encore et toujours que cette affaire ne cherche qu’à en faire un exemple pour d’autres artistes russes. En effet, les créations de cet artiste, penchées vers l’innovation et la création contemporaine, ne sembleraient pas correspondre à la nouvelle politique culturelle du pays, de plus en plus conservatrice.
Toute cette affaire n’empêche pas Serebrennikov de continuer son travail en tant qu’artiste. Son dernier film, Leto (sortie en salles le 5 décembre), qui retrace la vie du rockeur soviétique Viktor Tsoi, a été sélectionné pour la sélection officielle du festival de Cannes. Malheureusement, le réalisateur n’a pas pu se rendre au festival, en attendant que tombe le verdict.
Visuel: affiche du film Leto.