Une initiative de grande envergure pour l’industrie culturelle
Cinq grandes institutions créent le Collectif 17H25 pour réduire leur empreinte carbone et s’ouvrir aux démarches de création d’opéra durables par des initiatives d’éco-gestion et notamment par la standardisation et mutualisation des éléments structurels de décors.
Le collectif 17H25 autour d’un projet ambitieux
Le théâtre du Châtelet, le Festival d’Aix-en-Provence, l’Opéra de Paris, l’Opéra de Lyon et le Théâtre Royal de la Monnaie s’associent pour former ensemble le collectif 17H25. Inauguré le 10 novembre dernier à la Caisse des dépôts de Paris, ce collectif réuni des institutions françaises et européennes sur un projet d’écoconception et de réflexion sur la démarche environnementale dans le monde de la culture.
C’est sous l’impulsion en 2018 de François Vienne, directeur général adjoint du Festival d’Aix-en- Provence, que plusieurs acteur·rice·s de structures culturelles s’associent pour travailler sur la possibilité de s’ouvrir aux démarches durables et écoresponsables dans leurs différentes institutions. Un projet qui s’inscrit dans le cadre du dispositif France 2030 et “Soutenir les alternatives vertes dans la culture” lancés par le ministère de la Culture. Le gouvernement souhaite en effet transformer durablement les différents secteurs de notre économie par l’innovation technologique et positionner la France en leader du monde de demain.
Cette démarche coule de source pour ces institutions déjà engagées depuis longtemps dans une démarche écoresponsable. En 2018, le théâtre de la Monnaie de Bruxelles avait notamment lancé son projet Green Opéra avec l’intention de réduire considérablement ses émissions de CO2 liées aux activités de production lyrique. Les directions générales de chaque structure sont représentées dans le collectif 17H15 permettant à tous et à toutes de profiter des recherches menées en interne et notamment de partager les solutions qui fonctionnent, mais aussi celles qui ne fonctionnent pas.
Une volonté forte de mutualisation et de standardisation
Le projet est encore en phase de développement puisque quelques détails restent à régler, mais il se déploiera rapidement sur les trois prochaines années. L’enjeu de base du collectif reposait sur le recyclage des matières utilisées, mais s’est rapidement muté sur la question de réutilisation des éléments scénographiques utilisés dans les spectacles. En se demandant sur quels éléments il était possible d’intervenir, l’idée de mutualisation s’est rapidement instaurée au sein du collectif.
Dans un monde où les tiers-lieux et la seconde main sont à la page des tendances, la démarche durable d’un processus de création culturel devient primordiale. Les cinq partenaires étant déjà engagés individuellement dans ces initiatives écoresponsables, il est plus simple de favoriser l’usage d’éléments standardisé tels que le matériel techniques ou les éléments scénographiques. Les liens de coproduction vont permettre à grande échelle de produire des bénéfices environnementaux importants sans pour autant entraver la force créatrice de ces institutions.
La réduction carbone dans ces milieux dépend en réalité principalement de la fabrication et du transport des éléments de décors. Le collectif souhaite de ce fait lutter directement et concrètement contre ce problème en réduisant la consommation de ressource par le réemploi de structure d’un projet à un autre. En réduisant les coûts écologiques liés aux transports et aux stockages de ces structures, cela permet également de réduire de façon significative les coûts financiers de ces institutions.
Un projet fort d’initiative et qui permet de renforcer sur le long terme la pratique de création de spectacles vivants tout en promouvant et en élargissant les possibilités dans l’industrie culturelle.
VISUEL: Patrick Tourneboeuf / Tendance Floue / OnP
