JCALL, le manifeste aux Editions Liana Levi
Le 3 mai 2010, un “appel à la raison” des juifs européens a été lancé en présence de grands intellectuels francophones et israéliens. Il s’agit d’un appel pour protester contre la politique de colonisation suivie par le gouvernement de Benyamin Netanyahou qui se veut aussi un appel au soutien critique à l’Etat d’Israël. Ayant réuni plus de 7 700 signatures sur sa pétition électronique, JCall fonctionne également comme un think-tank juif international. La publication du Manifeste, à paraître chez Liana Lévi le 3 mars prochain, réunit les réflexions de 15 des principaux animateurs de cette protestation raisonnée.
Pour consituer”Les raisons d’un appel”, le manifeste de J-Call, le président de l’association française “La paix maintenant”, David Chemla a réuni 12 témoignages d’intellectuels francophones ou israéliens qui ont signé la pétition. Du côté français, il s’agit du diplomate Elie Barnavi, des historiens Georges Bensoussan, Pierre Nora et Henri Rousso, de la sociologue Dominique Schnapper, de l’écrivain Bernard Henri-Levy, du philosophe Alain Finkielkraut, de l’homme politique Daniel Cohn Bendit, et du Rabbin Daniel Meyer et du spécialistes d’études hébraïques, Michel Serfaty. Du côté israélien, les écrivains David Grossman, et Abraham B. Yehoshua livrent leur point de vue interne. Ces textes sont soit des petits essais écrits pour le manifeste ou pour un colloque de JCall, soit des interviews, soit pour Grossman, un discours prononcé lors de sa réception du prix de la paix. Ces intellectuels d’horizons et de rapports à l’Etat d’Israël divers se retrouvent sur trois points principaux :
– La nécessité de réfléchir – même depuis la diaspora- à la situation palestinienne avec toutes les armes de la raison,et de critiquer la politique de colonisation du Premier ministre en place
– L’importance d’entreprendre une telle démarche par solidarité envers l’État d’Israël. En effet, comme le souligne, entre autres, Georges Bensoussan, “Attendre, c’est signer la disparition d’Israël comme Etat juif dans une, deux ou trois génération” (p. 29). La démographie impose à ceux qui veulent la pérennité d’un État juif de considérer la solution de la création de deux États, l’un Palestinien, l’autre Israélien, comme la seule evisageable. Et une solution qu’il faut s’atteler à mettre en œuvre au plus tôt, selon tous les auteurs de ce manifeste.
– L’idée que la politique israélienne ne concerne pas que les israéliens mais en tout cas tous les juifs d’Europe, comme le soutient Dominique Schnapper. Né après les défaillances des démocraties Européennes, l’Etat d’Israël, très isolé doit pouvoir trouver dans “JCall” l’assurance que les juifs de diaspora s’intéressent à son sort et s’impliquent.
Un manifeste clair réunissant des hommes et des femmes raisonnables d’horizons divers pour soutenir la solution de la constitution de deux Etats. JCall tente d’enfin repousser un émotionnel débordant toute réflexion sur “Le conflit” vers la sphère privée pour proposer un texte réfléchi. Une question demeure, celle bien sûr de l’impact pratique et politique de cet “appel à la raison”.
JCall, “les raison d’un appel”, dir. David Chemla, Liana Levi, collection “piccolo”, 128 p., 7 euros.
“Mais tant qu’il n’y aura pas la paix, ni des frontières permanentes et reconnues, ni un sentiment de vraie sécurité, nous, Israéliens, n’aurons pas la maison dont nous avons besoin et que nous méritons. Nous ne nous sentirons pas chez nous dans ce monde.” David Grossman, p. 60
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One thought on “JCALL, le manifeste aux Editions Liana Levi”
Commentaire(s)
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Naibed
Je pense qu’il faut surtout raison garder !!!