Œuvres d’art à Brasilia : le saccage des pro-Bolsonaro
Le 9 Janvier 2023 les militants pro-Bolsonaro ont pris d’assaut le congrès, la cour suprême et le palais présidentiel de Planalto, en action de protestation contre le retour au pouvoir de Lula. Situés dans la ville de Brasilia, inscrits depuis 1987 au patrimoine mondial de l’Unesco, ces manifestations ont endommagé des œuvres d’art et des trésors architecturaux.
Ce sont trois immenses palais, créés par l’architecte Brésilien de renom Oscar Niemeyer, qui ont été saccagés par les manifestants hier. À l’intérieur se trouvait une multitude d’œuvres d’arts, elles aussi n’ont pas échappé à la haine ravageuse des pro-Bolsonaro. Plusieurs tableaux d’une valeur inestimable ont ainsi été endommagés.
C’est le cas de la toile As Mulatas, du peintre moderniste Emiliano Di Cavalcanti, qui a été perforée à plusieurs endroits. Le vitrail l’Araguaia, datant de 1977 et signé de l’artiste Marianne Peretti, a lui aussi subi des dommages importants. Un crucifix, la statue de la justice ou encore les bustes d’hommes politiques : la liste des œuvres touchées est encore bien longue. Les manifestants sont même allés jusqu’à voler des antiquités dont le socle de la sculpture Bailarina, de l’artiste Italo-brésilien Victor Brecheret, ainsi qu’un exemplaire original de la Constitution de 1988.
Plusieurs personnalités politiques ont réagi à ce scandale sur les réseaux sociaux. Le ministre du secrétariat de la communication sociale, Paulo Pimenta, a posté sur twitter les images de son bureau saccagé.
CAOS E DESTRUIÇÃO: UMA SÍNTESE DO TERRORISMO BOLSONARISTA
A horda que invadiu a sede dos poderes em Brasília fez exatamente o que foi plantado ao longo dos últimos quatro anos: baderna e destruição! pic.twitter.com/f1Opw0Qu5f
— Paulo Pimenta (@DeputadoFederal) January 8, 2023
Ce soulèvement découle du résultat des élections du nouveau président au Brésil, le 30 Octobre 2022. Luiz Inacio da Silva plus connu sous le nom de Lula, s’est imposé face au président sortant Jair Bolsonaro. Cette campagne présidentielle mouvementée, suivit d’un résultat très serré, n’a fait qu’accroître les tensions dans un pays déjà rongé par la violence et la criminalité. Quelques jours après l’élection, l’ancien président Bolsonaro a contesté les résultats, demandant l’invalidation des voix provenant des urnes électroniques.
Il évoque un dysfonctionnement qui aurait faussé les pourcentages. Depuis, un bras de fer se tient entre les pro-Bolsonaro et les institutions Brésiliennes, et a mené à cette action violente.
Visuel : © LecomteB