
Mort du Défenseur des droits Dominique Baudis
C’est un homme brisé qui s’est éteint aujourd’hui à près de 69 ans des suites d’un cancer généralisé. Dominique Baudis aura subi la calomnie avant de se redresser lentement.
Homme politique et homme de presse, Dominique Baudis a décliné une carrière plurielle. Maire de Toulouse en 1983 il succède à son Père au même poste. Il y restera jusqu’en 2000 date à laquelle le président Jacques Chirac lui confie le CSA. Les médias sont le terrain de jeu préféré de Baudis qui en aura vu toutes les facettes. Il est d’abord journaliste, dès 1971, au Liban, puis correspondant pour la chaîne publique TF1 pour le Proche-Orient. Il sera grand reporter avant de revenir à des choses plus calmes puisqu’il sera animateur du JT de TF1 puis de celui de France3. Son attrait pour cette zone du monde le conduira plus tard à être élu vice-président de la commission des affaires étrangères du Parlement européen.
Homme de culture il aura aussi dirigé l’Institut du monde arabe avant d’être président de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité. Depuis 2011, il était, nommé par le président Nicolas Sarkozy, Défenseur des droits, poste qui lui vaut aujourd’hui de recevoir une pluie d’éloges et d’hommages. L’inter LGBT tient “à saluer son action exemplaire comme défenseur des droits mais aussi un grand républicain et un vrai serviteur de l’État. Nous garderons en mémoire sa grande implication dans la lutte contre toutes les formes de discrimination et plus particulièrement celles touchant les lesbiennes, les gays, les bi et les trans. Lors des échanges nombreux que nous avons eu avec lui, il a toujours placé le besoin de justice et d’égalité en tête de ses priorités. ».
Pour Jean Paul Huchon “il a veillé sans relâche à préserver les libertés publiques et les libertés privées, n’hésitant pas à prendre le contre-pied de sa famille politique, à chaque fois qu’il le jugeait nécessaire”.
Dominique Baudis a été marqué lourdement par “l’affaire Alègre” (2003) il avait été calomnié étant accusé de proxénétisme, viol, meurtre et actes de barbarie dont il n’a été innocenté qu’en 2005. Il a raconté son effroyable enfer dans un livre, Face à la calomnie.
Dominique Baudis était né le 14 avril 1947 à Paris. Selon La Dépêche, il sera enterré aux Invalides, en présence de François Hollande.
Visuel : the Creative Commons Attribution 3.0 Unported license.