Décès d’Elie Buzyn, témoin de la Shoah
Ce 23 mai 2022, Élie Buzyn, Juif français d’origine polonaise, est mort à 93 ans après une dernière conférence. Il avait vécu dans un ghetto de Lotz puis été déporté à Auschwitz au cours de la guerre. Toute sa vie, il a témoigné de son expérience du ghetto et des camps.
Élie Buzyn est célèbre pour les nombreuses conférences qu’il a données pour témoigner de la guerre et de la Shoah. Il a également écrit deux livres, J’avais 15 ans, Vivre, survivre, revivre, puis Ce que je voudrais transmettre, Lettre aux jeunes générations. La mission qu’il s’est donnée toute sa vie a été de faire vivre la mémoire du génocide. Il était en effet le seul survivant de sa famille.
Nous apprenons avec une grande tristesse le décès d’Elie Buzyn.
Né en 1929 à Lodz en Pologne, il avait vu son frère être exécuté sous ses yeux par les nazis en mars 1940. Enfermé avec sa famille dans le ghetto, il est déporté à Auschwitz avec ses parents et sa sœur en août 1944. pic.twitter.com/6k88Nx8dmS— Fondation Shoah (@Fondation_Shoah) May 23, 2022
Témoin de la Shoah
Élie Buzyn est né dans la ville de Lodz, en Pologne, de parents juifs. En 1939, lorsque le pays est envahi et partagé entre l’Allemagne et l’URSS, Lodz fait partie de la zone occupée par la Wehrmacht (armée allemande). Un tiers de la population est alors juive. À partir d’avril 1940 y est créé l’un des premiers ghettos juifs de la guerre — avant le célèbre ghetto de Varsovie, en octobre 1940. Élie Buzyn et sa famille sont contraints de s’y installer et de porter l’étoile jaune.
Avram Buzyn, frère d’Élie, est exécuté par l’armée en 1940. Lorsqu’en 1944 il est déporté avec sa famille et sa sœur à Auschwitz, il sera le seul à survivre. Il est sauvé par la défaite allemande et la libération des camps par l’Armée rouge. D’abord transféré au camp de Buchenwald, il est ensuite définitivement libre.
Après quelques années dans le tout jeune État d’Israël, il s’installe définitivement en France où il devient médecin orthopédiste. Toute sa vie, il se fait le porte-parole de cette mémoire très douloureuse que représente la Shoah. Aujourd’hui, la Fondation Shoah en France déplore sa disparition.
Visuel : Sélection à Auschwitz-Birkenau en mai ou juin 1944, Domaine public, Photographe inconnu.
