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Le Japon, Mishima et moi : découverte d’un artiste singulier

Le Japon, Mishima et moi : découverte d’un artiste singulier

08 November 2022 | PAR La Rédaction

Le Forum des images présente actuellement un programme inédit autour de l’artiste japonais Yukio Mishima. L’occasion pour les connaisseurs comme pour les non-initiés de découvrir en profondeur l’œuvre de cet écrivain ainsi que la culture japonaise, notamment la littérature et l’art du cinéma japonais.

Article de Caroline Bensoussan

Un programme riche

L’événement mis en place par le Forum des images autour de la personnalité de Mishima vaut vraiment le détour. Le programme propose une série de tables rondes, de lectures, de projections et de classes de cinéma autour du travail de l’artiste. L’occasion pour les participants de venir écouter des invités de qualité débattre autour de l’histoire et de l’œuvre de Mishima.

Le refuge dans l’écriture

Destiné à devenir bureaucrate comme son père, Yukio Mishima a toujours été passionné par l’écriture. Alors qu’il occupe un premier poste, il ne peut s’empêcher d’écrire et va s’épuiser en travaillant le jour et en écrivant sans relâche la nuit. Un rythme qui va presque lui coûter la vie avant qu’il n’abandonne sa toute jeune carrière et se lance officiellement en tant qu’écrivain. Mishima va sans doute se réfugier dans l’écriture dès son enfance. Enlevé au début de sa vie par une grand-mère extrêmement stricte, aux ambitions aristocratiques, il va passer le plus clair de son temps enfermé jusqu’à ses 12 ans. Une période qui va profondément le marquer.

Une vie de famille malgré tout

Devenu adulte, Mishima va se marier et devenir un bon père de famille mais il n’en reste pas moins ouvertement homosexuel. Dans un Japon où la question de l’amour entre deux hommes ne se pose pas, l’auteur va très souvent imaginer des personnages féminins dans ses récits, afin de se prouver qu’il est capable d’aimer une femme. À travers des textes extrêmement précis, il va décrire presque sous forme d’aveux des caresses où « n’intervenait ni amour ni désir » et sans « aucune sensation de plaisir ».

Une fin tragique

En 1970, alors qu’il n’a que 45 ans, Mishima arrive au bout de son œuvre et choisit de se donner la mort par seppuku, méthode de suicide traditionnelle par éventration, après avoir prononcé un discours patriotique en faveur d’un retour à un Japon plus traditionnel et à l’empereur. Marguerite Yourcenar dira de lui : « La mort de Mishima est une de ses œuvres et la plus soigneusement préparée ».

Une œuvre inscrite dans la culture japonaise

Tout au long de sa vie, Mishima reprendra ses thèmes autobiographiques comme la guerre qu’il a connue étant adolescent, l’influence samouraï, l’homosexualité, le corps, les fantasmes ou encore la politique. Pourtant, seul 20 % de son œuvre a été traduite en français et l’auteur a encore beaucoup à nous apprendre. Mais Mishima n’est pas seulement écrivain. Découvrir son travail, c’est aussi découvrir un homme qui a évolué dans une certaine culture japonaise durant la première moitié du XXe siècle en amenant sa plume dans différents univers, comme dans le cinéma ou encore dans le kabuki, théâtre traditionnel japonais.

 

Un événement complet pour un artiste fascinant. Les classes se tiennent jusqu’au 15 janvier 2023

Programme sur le site du Forum des Images

 

Design ABM Studio – Visuels : La Vengeance d’un acteur © 1963 Kadokawa / Mishima, Ma mort est mon chef-d’oeuvre © Glénat / 25 novembre 1970, Le jour où Mishima choisit son destin  ©  Collection Christophel

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