La 10e sélection de spectacles vivants (toujours confinés) en ligne
Dix semaines sans spectacle vivant, cela se fêterait presque si on osait le cynisme face au désastre. Heureusement, les captations nous rappellent les jours heureux. Mais cette semaine, sur ces planches qui furent réelles, l’univers est très sombre et animal.
En 1987, Wim Vandekeybus déploie sa rage face au public avec What the Body Does Not Remember, repris et capté en 2014 avec la musique jouée en live par Ictus.
En 2008, Roméo Castellucci fait l’ouverture du Festival d’Avignon, c’est un 5 juillet, il y a un peu de vent. Rares sont ceux qui ont su occuper la Cour du sol au plafond, en passant par le ciel. Inferno, librement inspiré de l’Enfer de Dante est un acte fou, une pièce monstre. En imaginant que les portes de l’enfer était les arcs du Palais du Papes Castellucci avait transcendé le lieu. Tous les spectateurs ont gardé leur image de cette pièce démente ( l’homme qui grimpe, la balle qui tombe, le piano en feu, les hommes qui chutent…). A vous maintenant de vous greffer des souvenirs à vie. Et merci au Théâtre Vidy d’avoir mis en ligne cette superbe captation. Vraiment, on y est.
On termine avec “Mon cœur”, une recréation audiovisuelle de Pauline Bureau à partir de son spectacle en 2017 sur l’affaire du Médiator. De 2001 à 2016, on va suivre la vie de Claire Tabard campée avec brio par la muse de la metteuse en scène Marie Nicolle. Ça c’est la fiction. Pour la part réelle, Pauline Bureau a entendu en 2014 une Interview de Irène Frachon, pneumologue et lanceuse d’alerte du scandale du Médiator, retiré en silence du circuit de vente en 2009, sans que les laboratoires Servier ne soient alors condamnés. Pauline Bureau la rencontre, rencontre les victimes et les rassemble en une : Claire. La captation est ici
Visuel : Captation Inferno- Capture d’écran ©La compagnie des Indes