
Entretien avec Jérémie Honnoré, directeur artistique du Festival “La musique à la Ferme”
La 12e édition du Festival Musique à la ferme s’ouvre le 28 mai. Au fil des années, les concerts de la musique dite classique dans une chèvrerie à Lançon-Provence ont attiré de nombreux mélomanes mais aussi des curieux, par son originalité du lieu et surtout par des moments intenses et conviviaux offerts par des musiciens internationaux et des grands interprètes de demain. Aujourd’hui, d’importantes actions culturelles se déploient dans la région et sont devenues un des piliers du Festival, transmettant le goût de la musique aux plus jeunes. Nous avons rencontré Jérémie Honnoré, son directeur artistique.

Comment est né le Festival Musique à la ferme ?
Le festival Musique à la Ferme est né de l’envie de faire de la musique avec des camarades du conservatoire d’Aix en Provence, il y a 14 ans maintenant, et de partager cette musique dans la chèvrerie de mes parents. L’idée était et le reste encore, d’initier un public non averti aux plaisirs de la musique dite classique, de décloisonner l’image élitiste et privilégié du concert.
Quelles sont les lignes directrices de la programmation ? Et quels sont les points forts de la programmation de cette année ?
Je construis la programmation de Musique à la Ferme autour de 3 axes :
– Une programmation autour des projets éducatifs et pédagogiques du festival dans les écoles et le lycée Adam de Craponne. Après 6 mois de travail dans ces lieux scolaires avec des musiciens intervenants et des bénévoles, la restitution de ce travail sera présentée en 3 concerts avec 100 enfants pour le spectacle « Si Molière nous était chanté », et une vingtaine de lycéen sur « Les amours du poète et Raconte-moi un salon ».
– Une programmation laissant la scène à de jeunes interprètes prometteurs. Cette année, nous invitons les jeunes talents de l’Académie Jaroussky (Amélie Raison, soprano ; Clara Garde, violon ; François Moschetta, piano ; Thibaut Rezniek, violoncelle), le violoniste Dmitry Smirnov, 3e prix du Concours international Long-Thibaud-Crespin en 2018 et le Trio Hélios, 2e prix du Concours international de musique de chambre de Lyon en 2018 et le prix spécial Franz Liszt au Concours Joseph Joachim de Weimar en avril dernier.
– Une programmation originale pour une autre écoute de la musique dite classique : transdisciplinaire avec le concert jonglé ; influencée par les musiques du monde avec « Un été latin » ; ou le public choisi son programme avec le concert à la crié avec le Quatuor Anches Hantées ; un concert jazz et improvisation avec Thomas Encho et Vassilena Serafimova pour clôturer le festival.
Pourriez-vous dire quelques mots sur les spécificités du Festival ?
A l’origine du festival, jusqu’à ses 10ans, la plupart des concerts ont eu lieu à côté des chèvres dans la grange. Aujourd’hui, la ferme n’est plus en activité mais les concerts continuent et le festival se déploient aussi sur le territoire : cave viticole, place du village, lycée Adam de Craponne et Théâtre Armand à Salon de Provence. Depuis l’année dernière le festival a changé de période pour passer de l’été au printemps, permettant d’inclure dans la programmation les restitutions des projets pédagogiques dans les écoles et au lycée.
Le Festival relie la musique à la gastronomie et propose des plateaux repas originaux.
L’un des traits identitaire du festival est la convivialité. Notamment grâce au fait de proposer la possibilité de se restaurer avant les concerts. Pour cela, 2 « food truck » (camions-stands) seront présents : Le Marguerite, cuisine bio et 100 % végan (du 29 mai au 1er juin) et Le Paille-en-queue, spécialité réunionnaises (du 5 au 9 juin).
Comment se déroule cette année pour les médiations culturelles ?
Pour sa 12e édition, le festival a le plaisir d’accueillir la première apparition du camion « uNopia » avec son piano. Un projet itinérant proposé par le pianiste Guilhem Fabre (son interview est ici) qui se produira dans divers lieu : marché de Lançon de Provence, FNAC de Salon de Provence, domaine viticole du Château Calissanne. Le festival continue aussi ses actions de sensibilisation à la musique classique avec ses projets pédagogiques dans les écoles de Lançon (chorale de 100 enfants) et le lycée Adam de Craponne (créations de concerts-spectacles autour d’un piano historique Erard, restauré en 2016-2017 et inauguré en 2017 avec la participation de lycéens de la section technique du même lycée)
Festival Musique à la ferme : du 28 mai au 9 juin, à Lançon-Provence et Salon de Provence
Infos et réservation : www.musiquealaferme.com