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Le Musée des Beaux-Arts de Séville célèbre les 400 ans de Murillo

Le Musée des Beaux-Arts de Séville célèbre les 400 ans de Murillo

17 December 2018 | PAR Yaël Hirsch

Alors que la cité andalouse célèbre en grand pompe et en divers lieux les 400 ans de son peintre local (programme), Bartolomé Esteban Murillo (Séville, 1617-1682), le Musée des Beaux-Arts de Séville réunit pas moins de 55 toiles du maître baroque, venues du monde entier.
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Jusqu’au février 2019, le Musée des Beaux-Arts de Séville expose autour de son patio aux oranges en fleur, non seulement les trésors de Murillo qu’il détient, mais en neuf sections thématiques (dont 8 religieuses) où une œuvre produite pendant 30 ans (1645-1675) est présentée en 55 toiles du maîtres, venues du Prado, d’Italie, du Portugal, d’Allemagne, du Mexique et de collections particulières.

L’on commence avec l’enfance du Christ et de ses apôtres (La fuite en Egypte, Saint Jean enfant, ou le tableau touchant du Christ petit avec Saint Joseph), thématique bien de saison dans un ville où la foi est encore fervente et surtout marque de fabrique d’un des seuls peintres qui sait rendre grâce à un visage d’enfant. Voir les Saintes Familles se succéder permet à la fois de voir quels succès orientaient les commandes de Murillo, mais également comment il maniait la nuance et la variation en fonction du cadre et des demandes. Ce n’est qu’après qu’on entre dans divers modèles de ce qui fait la gloire immortelle du peintre : les annonciations et surtout les immaculées conceptions où la vierge flotte parmi les anges sur un fond jaune de lumière andalouse.

Viennent ensuite les scènes plus sombres : le Christ portant sa croix, des crucifixions, la Vierge en douleur ou plusieurs Ecce Homo, notamment venus de collections particulière. La sublime Marie-Madeleine pénitente (1655) inspirée par une lumière dramatique à la Zurbaran fait transition vers des pièces plus historiques et un peu orientalisantes comme Le Fils prodigue (1660) ou Les noces de Cana (1670) venues de Birmingham et qui n’ont rien à envier à celles de Véronèse.

Et l’on finit par l’acmé de l’art de ce peintre de cour qui a aussi su regarder autour de lui par les scènes quotidiennes avec des enfants souvent un brin gitans, un brin délaissés ou bien amoureusement épouillés par leur mère. Un petit tour par quelques portraits plus « officiels » pour nous rappeler que la réputation du peintre était européenne et qu’il est passé par Madrid pour y peindre des nobles ou que certains marchands hollandais de passage en Andalousie lui ont aussi commandé des portraits.

Une immense exposition à voir absolument si vous êtes en Andalousie ou qui peut même initier un week-end en Espagne.
Visuels : YH

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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