Usthiax : la musique et la voix
Usthiax a le goût du risque. En appelant son album Bleu palpitant, il tend une perche au critique musical qui peut facilement commencer son article en disant que son album ne l’est pas, « palpitant ». Malheureusement, c’est le cas…
En écoutant cet album, on risque la schizophrénie. C’est difficile de se mettre d’accord avec soi-même sur la qualité des morceaux tellement ils sont hétérogènes : il y a des choses intéressantes d’un côté, et très mauvaises d’un autre ; il y a la musique, et la voix.
La musique est convaincante, les arrangements son efficaces même si pas toujours très originaux. Badiane et La Chasse à l’Ourse sont des morceaux réellement entraînants, certaines ballades sont assez belles. Tout ce qui est de l’ordre de l’instrument est plutôt bien écrit, bien mis en place et bien exécuté. On n’est pas dans le génie artistique mais dans l’artisanat bien fait. À ce niveau, Bleu palpitant peut plaire et trouver son public aisément.
Ce qui gâte le tout, c’est la voix. Ou plutôt les textes, car la voix d’Usthiax est, somme toute, assez agréable. Les textes sont de la poésie pauvre de sens, jouant parfois avec des seconds degrés inutiles (La Chasse à l’Ourse, par exemple). Le summum du ridicule est atteint avec Volatiles urbains et son refrain « Les pigeons sont dans la rue »… (S’agit-il d’une manifestation de pigeons mécontents ?) À force de métaphores foireuses, on ne sait plus de quoi parle Usthiax et on s’en fiche. En plus, la mélodie imposée à ces textes n’apporte rien à la partie instrumentale, au contraire, elle l’appauvrie.
La chanson qui fonctionne le mieux est Jeudi férié : les textes sont tellement incompréhensibles qu’on n’y prête pas attention, le chant est réduit au minimum et laisse ainsi la place suffisante à la partie instrumentale. À noter la présence agréable de Rodolphe Burger, qui joue sur deux morceaux (dont Jeudi férié).
En bref, on aimerait bien se laisser séduire par les arrangements mais le ridicule des textes nous en empêche. C’est rare de voir la musique et la voix s’opposer à ce point. Pour son prochain album, Usthiax demandera peut-être à quelqu’un d’autre d’écrire ses textes. En tout cas, on l’espère…
L. Barché
5 thoughts on “Usthiax : la musique et la voix”
Commentaire(s)
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pascal szulc
J’adore aussi Rodolph, l’un des meilleurs instrumentistes français. Il est bon de rappeler que son groupe véhément se nommait KATANOMA… et qu’il avait la taille d’un nOIR Désir …comme FFF
amitiés à l’équipe
Pascal
germaine duchemin
d’un côté, quelqu’un qui parle de “métaphores foireuses”
qu’est ce qu’une “métaphore foireuse”, jeune homme ?
de l’autre, des enseignants qui demandent l’autorisation à un artiste d’utiliser ses textes avec leurs élèves…..
c’est quoi, ce fiel?
répondez nous, monsieur, qu’est ce qu’ une métaphore “foireuse”?
si vous êtes capable de l’expliciter, on pourra, peut être, vous répondre
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Je passai par hasard…
Eh oui ! C’est bien cela ! Je ne changerai pas une virgule à cette critique intelligente. Elle me semble toujours d’actualité aujourd’hui.
Malheureusement, cher Loïc, vous avez réveillé la cougar qui sommeillait en Germaine.
Tout le monde sait que ce fauve est particulièrement dangereux.
Bonne continuation à tous.