Playlist de la semaine – en lévitation
Creux de l’été, on se laisse aller et même si la musique est faite pour danser, on est emporté par quelques productions venimeuses et hypnotiques. Nos pieds ne touchent plus terre.
Honestly- Chip (feat.67)
« Ce travail et l’album à venir démontrent toute ma versatilité », expliquait récemment Chip, bien connu pour avoir bouleversé les charts grime anglais depuis l’année dernière. On n’est pas sûr de bien comprendre mais après tout, il s’agit surtout de teaser un nouveau disque annoncé pour le mois d’août. Un clip classique et bien roulé qui offre une confirmation de la force tranquille du bonhomme, implacable sur le flow et sur les collaborations, ici avec les sud londoniens de Crew 67 dont les chroniqueurs spécialisés louent la belle et sombre inspiration.
Mitù – Melgar (feat.Teresa Reyes)
Indiscutablement le clip de la semaine, le guitariste Julian Salazar et le percussionniste Franklin Tejedor mettent une pression technospatiale sur la piste de danse, en attendant la sortie d’un album qui s’annonce éclatant. La voix de Teresa Reyes est particulièrement envoutante.
Hotter colder – This a the Kit
Presque au même niveau que nos amis colombiens, le clip de Kate Stables surprend par sa qualité mélodique et sa finition qui nous changent du « tout en vrac » de la pop indie. Ici, on bénéficie non seulement d’un son brut et ciselé mais, également, d’une sophistication mélodique tout en modestie et en éclats de joie. Sentiment qui correspond tout à fait à notre Bristiolienne exilée à Paris.
Cameo – Childhood
Un peu en dessous parce qu’un peu plus convenu (mais non, on chipote), on plonge dans l’allégresse britannique de Childhood que l’on pourrait presque qualifier de « post-pop » pour ces chauds effets de synthétiseurs qui révèlent l’influence de Tame Impala et d’Ariel Pink. Références que Ben Romans-Hopcraft alias childhood préférera sans doute ignorer pour se reporter très directement à la musique californienne des années 70. The Byrds, the Flying Burrito Brothers et la voix de l’ineffable Gram Parsons.
Tribute – Peter Principle
Un hommage pour finir, à Peter Principle Dachert, le bassiste et compositeur du groupe américain Tuxedomoon décédé à Bruxelles ce 17 juillet à l’âge de 63 ans. Pionniers de la new wave européenne des années 80, Peter et les musiciens de Tuxedomoon avaient choisi de s’exiler en Europe, suite à l’élection de Ronald Reagan à la présidence des États-Unis. Ils travaillèrent alors avec la maison bruxelloise Crammed Discs et marqueront durablement son histoire. Parmi les différentes participations de Dachert, on compte notamment Wim Mertens, Minimal Compact et les oubliés et pourtant brillants Sprung aus den Wolken.