
“Le poids des ombres”, la plume de Marie Laberge toujours très vivante autour des disparus
L’auteur québécoise de Ceux qui restent (lire notre critique) est de retour en librairies avec un roman touffu et plein de vie autour de la disparition d’une mère. Mêlant éros et thanatos avec ferveur et talent, Le poids des ombres multiplie les personnages attachants et les situations où l’on sent le sang couler dans ses veines.
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Alors qu’elle refusait de la voir depuis sept ans, Diane va identifier le corps de sa mère, Yseult à la morgue. Celle qui n’a eu de cesse de séduire les hommes et de se comporter en femme passionnée plutôt qu’en mère responsable s’est noyée. Dans dans le choc et le déni, Diane sent la vocation de sa mère pénétrer en elle quand elle gère la première phase de son deuil en se saoulant dans des bars et en finissant dans divers lits. Sauf qu’elle y fait une jolie rencontre qui la pousse à faire face au deuil du seul membre de sa famille.
A la fois très noire et grouillant de vie, Le poids des ombres dresse deux beaux portraits de femmes qui commencent aux antipodes et qui se rapprochent malgré et par-delà la mort. Un livre foisonnant et généreux au style unique et que l’on lit d’une traite.
Marie Laberge, Le poids des ombres, Stock, 504 p., 22 euros. Sortie le 3 mai 2017.
visuel : couverture du livre