
Berthe et André Noufflard, fidèles en amour comme en peinture
Berthe et André Noufflard se sont rencontrés pour la première fois en 1910 à Paris afin de poursuivre leur apprentissage de la peinture. Couple à la ville, les Noufflard ont également été unis par le même goût pour l’impressionnisme, la nature et la lumière. Pour lui donner une chance de voir le futur, l’Association André et Berthe Noufflard sauvegarde la mémoire et la carrière des époux et organise, tous les deux ans, un Prix pour récompenser le meilleur peintre figuratif.

Le XXè siècle est une embarcation qui a subi de nombreuses secousses artistiques. Le fauvisme, le cubisme, l’expressionnisme, l’abstraction, le dadaïsme, le surréalisme, l’Art brut, le Pop Art… A l’écart de ces courants portant avec eux un vent frais, un couple, simple et paisible, est resté fidèle à son style, dans la lignée des peintres impressionnistes. Il s’agit de Berthe et André Noufflard. Mariés pendant 57 ans, jusqu’à la mort d’André en 1968, les Noufflard n’ont jamais cherché à suivre les modes qui finissent toujours par se regarder devant leur miroir, ternes et démodées.

André et Berthe Noufflard n’ont jamais tourné le dos à la peinture figurative avec néanmoins des motifs de prédilection.
André, influencé par ses nombreux séjours, en Italie (il est italien par sa mère), mais aussi en Provence ou en Normandie, réalise des paysages. La sérénité y est si constante que le pinceau semble être tenu par un dimanche de printemps.
A l’instar de son mari, Berthe est douée pour tous les sujets mais elle préfère les portraits de membres de sa famille et d’amis où la tendresse a toujours le dernier mot.

Préserver un riche héritage
Exposés à de nombreuses reprises, notamment dans des galeries réputées comme Durand-Ruel à Paris, les époux Noufflard ont également franchi les portes de plusieurs salons.
Depuis, grâce à l‘Association André et Berthe Noufflard et le travail de conservation et d’étude des œuvres par leur fille Geneviève (aujourd’hui âgée de 95 ans), on peut voir leurs peintures dans des rétrospectives mais aussi dans les musées que ce vieux monde astique de sa curiosité. Ainsi, vous pourrez voir des Noufflard à Carnavalet à Paris mais aussi en province et même aux Etats-Unis, à Memphis !

Dans cette suite logique et dans un souci de transmission, un Prix de peinture est organisé tous les deux ans depuis 1985. Il salue le travail récent d’un peintre figuratif de moins de 45 ans même si certains se sont tournés vers d’autres arts telle la sculpture.
Pour les 30 ans du Prix, l’Association André et Berthe Noufflard et la Fondation André et Berthe Noufflard, sous l’égide de la Fondation de France, ont organisé ce mois-ci une rétrospective des 17 lauréats distingués depuis la création de ce Prix.

L’exposition, intitulée « Une génération de peinture figurative en France », s’est tenue jusqu’au 19 décembre dernier à Paris, à la galerie de la Cité Internationale des Arts.
En attendant la prochaine remise du Prix, l’année prochaine, l’exposition montre toute l’étendue du figuratif. Certaines oeuvres évoquent le surréalisme, d’autres font dans le paysage, dans l’intérieur bourgeois et ont parfois pour amantes le fauvisme et l’abstraction. Toujours à la recherche de la meilleure lumière, froide ou chaude, le figuratif traverse le temps et ne prend pas une ride.
André et Berthe Noufflard peuvent donc être rassurés… Leur héritage est bien protégé et la transmission réussie.

Courtesy of the artist
Christophe Dard.
PLUS D’INFORMATIONS :
www.noufflard.fr